Ouyahia vilipende les autonomistes de Kabylie et du M’zab

Ouyahia vilipende les autonomistes de Kabylie et du M’zab

Le secrétaire général du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, a présidé, hier, une rencontre regroupant des élus cadres de son parti à Bouira. Dans sa prise de parole, Ouyahia a exhorté les militants à se mobiliser pour les élections législatives pour lesquelles le RND s’est inscrit. Un court liminaire qui sera vite suivi d’une charge à l’encontre des deux mouvements autonomistes, le Mouvement pour l’autonomie de la Kabylie (MAK) et le Mouvement pour l’autonomie du M’zab (MAM). Ouyahia, qui n’est pas à sa première diatribe du genre, a, néanmoins, minimisé l’ancrage des deux mouvements dans la société algérienne.  “Nous n’avons peur ni du MAK ni du MAM, notre société est soudée et l’unité nationale est une ligne rouge pour laquelle a coulé le sang de nos compatriotes, mais il faut savoir qui est derrière ces mouvements. Nous pouvons comprendre et mettre sur le compte de la naïveté ou de l’erreur de Ferhat et de ceux qui activent avec lui. Eux, ce sont nos frères. Le danger provient  des pays voisins. Nous avons Daech à 400 kilomètres de nos frontières. Notre Armée nationale populaire veille de jour comme de nuit à assurer la sécurité du pays”, a-t-il asséné, comme dans une réponse aux voix qui disent que l’État est faible. “L’État n’est pas faible”, a martelé Ouyahia, rendant, au passage, un vibrant hommage aux Patriotes, membres des Groupes de légitime défense (GLD) et aux gardes communaux “grâce auxquels la République est restée debout”. Pour le SG du RND, il y a aujourd’hui une volonté de déstabilisation du pays. “Il faut se serrer les coudes car nous n’avons plus la même rente pétrolière. En 2003, il y avait une rente de 67 milliards de dollars, en 2016, elle sera de près de 27 milliards. Notre richesse ne peut atteindre que 10% de celle de l’Irak. Ce dernier est déchiré par la crise interne qui a mis son économie à genoux. Il faut trouver les moyens de sortie de crise”, a-t-il argué.

Par ailleurs, dans un entretien accordé, dans la soirée d’avant-hier, à la chaîne privée “El-Bilad”, Ouyahia s’en est pris particulièrement au département de Nouria Benghabrit et à la reculade du gouvernement devant l’exigence des élèves de maintenir la période de leurs vacances d’hiver à 15 jours au lieu de 10, comme décidé dans un premier temps. Une machine arrière qu’Ouyahia qualifie de “mesure hâtive et irréfléchie” qu’il impute indirectement au Premier ministe Abdelmalek Sellal, puisque c’est lui qui valide les mesures qu’endossent différents ministères. Il reproche au gouvernement de ne  pas avoir suffisamment sensibilisé autour de sa décision d’écourter la période des vacances  avant qu’elle soit annulée.

Ouyahia se retourne-t-il réellement contre Mme Benghabrit qu’il avait pendant longtemps soutenue ? Pas si sûr. Elle lui offre, en revanche, l’occasion idoine de s’en prendre à la gestion approximative du gouvernement Sellal. “Nous avons soutenu Mme Benghabrit parce qu’elle était ciblée à cause des réformes qu’elle avait engagées, néanmoins, notre soutien n’est pas absolu”, a-t-il précisé. Par ailleurs, le SG du RND a renouvelé son soutien et sa sympathie au président du FCE. “Ali Haddad est un ami d’antan, et je ne suis pas de ceux qui renient les amitiés (…)”, a-t-il martelé. Cela ne l’a pas empêché d’exprimer son soutien également au ministre des Affaires étrangères, Ramtane Lamamra, non sans recadrer ceux qui reprochent à ce dernier de cautionner le régime de Bachar Al-Assad, pour avoir déclaré récemment que “l’État syrien a vaincu le terrorisme à Alep”. “Je soutiens à mille pour cent M. Lamamra dont les déclarations reflétaient parfaitement la position de l’État et non pas sa position personnelle”, a-t-il clamé. Ouyahia a, en outre, nié l’existence d’un quelconque conflit entre le président Abdelaziz Bouteflika et le vice-ministre de la Défense, Ahmed Gaïd Salah. Pour lui, tout ce qui se dit çà et là autour de ce supposé conflit n’est que spéculation et intox.