Ils sont à leur énième marche. Celle de tous les lundis. Les habitants de la localité d’Ouzellaguen parlent de nouveau dans un élan protestataire contre la répression qui frappe de plein fouet les animateurs du mouvement.
Depuis que l’un des leurs est en détention, la mobilisation n’a pas fléchi. Afin de réclamer la libération de l’ensemble des détenus d’opinion, dont les porteurs de drapeau amazigh, des centaines de personnes ont pris part, hier, à la marche populaire organisée au chef-lieu de daïra Ifri-Ouzellaguen, à l’appel du collectif des citoyens de la ville d’Ighzer Amokrane.
Comme chaque lundi, les manifestants, qui ont sillonné tout le long du tronçon de la RN26, qui traverse la ville d’Ouzellaguen pour mettre en avant, une fois de plus, leurs revendications portant sur « la libération immédiate et inconditionnelle de tous les détenus politiques et d’opinion » et « l’arrêt de toutes les procédures et poursuites judiciaires engagées à l’encontre de ces derniers ».« Système dégage », « Dawla madania, machi askaria », « Libérez les détenus d’opinion », « Halte au harcèlement judicaire », « Non à la loi de finances et à celle des hydrocarbures », sont autant d’autres slogans scandés et brandis par les marcheurs, qui se sont moblisés aux côtés des membres des familles des deux jeunes manifestants, natifs d’Ouzellaguen, qui ont été arrêtés à Alger, avant d’être mis en détention provisoire à la prison d’El Harrach.La manifestation d’hier se voulait, en fait, une action de solidarité avec ces familles qui réclament, elles aussi, la libération de leurs enfants.
Les marcheurs ont, par ailleurs, observé une minute de silence devant le carré des Martyrs du printemps noir de 2001, en hommage à toutes les victimes des douloureux événements de Kabylie. Un rassemblement pacifique a été tenu devant le carré des Martyrs, à l’issue de cette nouvelle marche organisée depuis l’arrestation à Alger des manifestants pour port du drapeau berbère.
Après l’intervention de quelques animateurs du Mouvement populaire au niveau local, qui ont appelé leurs concitoyens à rester mobilisés jusqu’à la libération de tous les prisonniers politiques et d’opinion, la foule s’est dispersée dans le calme. à Ouzellaguen, c’est ainsi depuis que deux des leurs ont été arrêtés et détenus à la prison d’El Harrach. Il en sera ainsi, promet-on jusqu’à ce que « nos enfants et ceux de toutes les familles algériennes soient libérés ».
Arezki Slimani