Pagaille et vente de ticket d’entrée au consulat algérien de Nanterre

Pagaille et vente de ticket d’entrée au consulat algérien de Nanterre

Rien ne va plus au sein du consulat d’Algérie à Nanterre (Paris). De nombreux émigrés algériens inscrits dans cette institution diplomatique se plaignent des conditions d’accueil. Mais plus encore.

 Y a-t-il encore un consul à Nanterre ? se demandent les émigrés algériens qui y sont inscrits. Les témoignages pleuvent sur la bureaucratie et la pagaille qui règne en ces lieux. Absence de lieu d’accueil, mépris de certains fonctionnaires à l’accueil, des sanitaires infectes, manque de considération pour les personnes âgées, ou en mobilité réduite. L’appareil photo installé au deuxième étage est presque inaccessible pour les handicapés. L’inventaire est long, mais le plus grave est la vente de ticket d’entrée. Nous avons appris de plusieurs sources que ces fameux sésame seraient monnayés à 20 euros, alors qu’ils devraient être gratuits. L’accusation est gravissime.

Souad, 46 ans, dont nous avons recueilli le témoignage en revenue toute retournée. « Je suis allé refaire ma carte d’identité, le 19 novembre dernier. J’étais accompagnée de ma fille. J’y ai trouvé comme d’habitude une file interminable. Même reconnue invalide, je prends mon ticket.

Après avoir patienté un peu, j’ai essayé de passer en priorité vu mon état de santé. Le planton me toise méchamment et m’intime l’ordre d’attendre comme tout le monde. Petit de taille, les cheveux grisonnant, le bureaucrate qui a tenté de m’humilié porte des lunettes et le propos exécrable.

N’en pouvant plus, je demande à rencontrer le consul. Rien n’y fit, on m’envoie balader. Mes nerfs craquent devant tant de bureaucratie ! Comment se fait-il qu’on soit si mal considéré par nos compatriotes alors qu’on est très bien accueillis dans les administrations française ? Le ton monte, je quitte toutefois les lieux.

Je suis retourné mercredi 2 décembre. Je prends mon ticket à 7 heures. Même si un des fonctionnaires se rappelle de mon accrochage avec un de ses collègue à l’accueil, j’ai été bien accueilli. « Ne dites pas que je vous ai reconnue, je ne veux pas avoir des problèmes avec lui », m’a glissé ce fonctionnaire pour éviter tout esclandre. Mais je n’ai pas eu de chance, mon « bourreau » m’a trouvé. Il a déboulé comme un fou et m’a arraché mon dossier. « Tu ne feras pas tes papiers ici tant que je suis là », crie comme un fou l’énergumène. Il a l’air de ne craindre personne. Serait-il donc si intouchable pour malmener les lois et une femme handicapée ? me suis-je demandé. Enième accrochage, car je ne voulais pas me laisser faire. Il m’arrache mon dossier encore. Et exige que je fasse des excuses au consul ! Pourquoi des excuses à un homme que je ne connais même pas ? Qu’ai-je fait ? J’ai refusé niet. Bien entendu, je n’ai pu faire cette carte d’identité.

J’ai appelé le ministère des Affaires étrangères. On m’a assuré que cette personne n’a pas le droit de me traiter ainsi, mais personne ne bouge le petit doigt pour cesser les agissements de ce genre de personnes. Chaque jour que Dieu fait, c’est l’injustice, le mépris des Algériens et leur humiliation qui règnent dans ces lieux ».

Souad est atterrée, mais décidée à se faire entendre. Nombre d’autres émigrés ont déjà dénoncé les pratiques humiliantes au sein de ce consulat et dans certains autres. L’association Adra (voir son communiqué) s’est, à plusieurs reprises, élevée contre ces pratiques. Mais sans succès pour le moment. Les autorités font peu cas des conditions d’accueil des émigrés et prennent par dessus la jambe les critiques.

Hamid Arab