Les transactions commerciales supérieures à 5 millions de dinars et relatives à l’achat de biens immobiliers et dépassant 1 million de dinars pour d’autres produits doivent être payées à compter du 1er juillet par voie bancaire ou financière. Cette décision a été accueillie avec une grande satisfaction par les acteurs économiques qui insistent sur sa mise en œuvre de manière effective.
Les pouvoirs publics s’attaquent à une partie de l’économie informelle. Ils ont décidé de mettre fin à l’utilisation du cash dans les transactions immobilières et dans les achats dépassant un certain seuil pour d’autres produits, dont les véhicules neufs. Cette décision qui entre en vigueur dans moins de six jours a reçu un écho favorable auprès des organisations patronales et les représentants des commerçants.
Nécessité d’une organisation économique d’ensemble
Le président de la Confédération algérienne du patronat (CAP), Boualem M’Rakech a affirmé à L’Éconews que cette décision ne doit pas être appliquée endors d’une nouvelle organisation qui devrait toucher à tout le système économique national. Ainsi, notre interlocuteur a appelé à la mise sur pied d’une organisation économique d’ensemble qui permettra, selon lui, d’assurer la transparence et la visibilité dans les transactions. M. M’Rakech affirme par ailleurs que cette décision fait partie des 52 mesures qui ont été prises lors d’une réunion interministérielle tenue il y a quelques mois et à laquelle il avait pris part.
Des actions pour sensibiliser les commerçants
Hadj Tahar Boulenouar, représentant d’une des deux ailes de l’Union générale des commerçants et artisans algériens (UGCAA) a tout d’abord saluéla décision du gouvernement avant de plaider pour son élargissement au cours des années à venir pour atteindre toutes formes de transaction. « Nous adhérons à cette décision et nous la soutenons », dira-t-il. Toutefois, « le gouvernement fera face à deux obstacles majeurs, à savoir l’absence de la culture des chèques chez le citoyen algérien et aussi le manque de confiance du citoyen en son système bancaire et même en son gouvernement », a-t-il expliqué avant de rappeler que l’exécutif avait déjà fait marche arrière à ce sujet en 2011. A cet égard, l’Ugcca s’engage, insiste-t-il, à sensibiliser les commerçants quant à la nécessité de mettre en application cette décision.
Le problème réside dans l’application
Le véritable problème ne réside pas dans les décrets et les lois, mais plutôt dans leur application, estime de son côté le président de la Confédération des industriels et producteurs algériens (Cipa). Sceptique, M. Mehenni Abdelaziz a vivement critiqué le gouvernement. « L’Etat est défaillant », déplore-t-il. « L’Algérie est confrontée à une mauvaise gouvernance», a-t-il enchainé avant de suggérer la généralisation de l’utilisation des chèques dans toutes les transactions même celles qui sont à hauteur de 2 500 dinars. Pour lui, il est temps que les chèques prennent place sur le marché et en finir avec la dominance du cash dans les transactions. Il expliquera, dans ce contexte, que les opérateurs économiques font face à d’énormes problèmes concernant l’utilisation des billets. « Nous subissions des pertes à cause du payement en espèce », déplore-t-il. « Nous sommes souvent confrontés à des faux billets ou à des billets déchirés qui ne sont pas acceptés par les banques », a-t-il ajouté.
Noreddine Izouaouen