Victoire. L’Unesco a déclaré vendredi la vieille ville d’Hébron, en Cisjordanie occupée, « zone protégée » du patrimoine mondial en tant que site « d’une valeur universelle exceptionnelle en danger », qualifiant la ville d’islamique.
Douze membres du Comité réuni à Cracovie, dans le sud de la Pologne, ont voté pour l’inscription, six se sont abstenus et trois ont voté contre. Vu l’abstention, la majorité requise était de dix voix. L’Unesco a inscrit la vieille ville d’El Khalil sur deux listes: celle du patrimoine mondial, et celle du patrimoine en péril.
Ce vote est « un succès dans la bataille diplomatique menée par les Palestiniens sur tous les fronts face aux pressions israéliennes et américaines », s’est félicité le ministère palestinien des Affaires étrangères dans un communiqué.
« Malgré une campagne israélienne frénétique qui a consisté à répandre des mensonges et à distordre les faits concernant les droits des Palestiniens, le monde a reconnu notre droit d’inscrire El Khalil et la mosquée d’Ibrahim sous souveraineté palestinienne », a ajouté le ministère palestinien.
Sans surprise, le ministère des Affaires étrangères de l’occupant a estimé qu’il s’agit d’une « souillure morale ».
El Khalil abrite une population de 200 000 Palestiniens. Des centaines de colons juifs se sont accaparés des terres et ont érigé des habitations près de la mosquée d’Ibrahim au sein de la ville, un quartier protégé par des soldats de l’occupation israélienne et interdit d’accès pour les Palestiniens.
La ville, désormais patrimoine mondial de l’humanité, est menacé en raison d’une montée alarmante du vandalisme des colons contre les propriétés palestiniennes et des colonies en expansion.
Un vote favorable de l’Unesco « aiderait à soutenir le tourisme » et « les efforts des Palestiniens à empêcher toute tentative de destruction », avait estimé avant le vote de vendredi Alaa Shahin, membre de la municipalité d’El Khalil
En mai, Israël avait rejeté une résolution de l’Unesco sur le statut de Jérusalem le présentant comme « puissance occupante », avant d’empêcher récemment des chercheurs de cette organisation d’effectuer une visite à El Khalil.
Selon l’Unesco, la liste du patrimoine mondial en péril est conçue « pour informer la communauté internationale des conditions (conflits armés, catastrophes naturelles, urbanisation sauvage, etc.) menaçant les caractéristiques mêmes qui ont justifié l’inscription d’un bien sur la Liste du patrimoine mondial et pour encourager la mise en œuvre de mesures correctives ».