Le congrès du Mouvement palestinien Fatah s’ouvrira, demain, à Ramallah, le siège de l’Autorité palestinienne en Cisjordanie occupée, et s’étalera sur cinq jours.
Il devrait permettre au plus vieux et plus important parti de réorganiser ses rangs autour du président Mahmoud Abbas, 81 ans, sans modifier en profondeur son programme, estiment les experts. Depuis sa création en 1959, le Fatah n’a convoqué ce congrès que six fois, le dernier en 2009 à Bethléem, pour la première fois dans les Territoires occupés et 20 ans après le précédent.
Pour le 7e congrès, les 1.400 cadres du Fatah invités doivent élire leur direction. Ils votent pour 80 membres du conseil révolutionnaire — une quarantaine d’autres étant désignés par la direction — et 18 membres du comité central, sa plus haute instance, dirigée par Mahmoud Abbas qui a également le pouvoir de nommer les quatre membres supplémentaires de ce comité.
En 2009, le comité central avait été largement rajeuni avec l’entrée de cadres comme Marwan Barghouthi, figure de proue du mouvement emprisonnée à vie par l’autorité d’occupation, et d’hommes à poigne issus des services de sécurité, comme Mohammed Dahlane et Jibril Rajoub. Barghouthi est toujours en prison.
Rajoub est désormais patron du football palestinien et actif pour la cause palestinienne dans les instances sportives internationales. Quant à Dahlane, c’est le grand absent du congrès. En conflit ouvert avec le président Abbas, il est sous le coup d’une condamnation qui l’empêche de revenir de son exil aux Emirats arabes unis.
C’est le Fatah qui avait mené le mouvement vers les accords d’Oslo avec Israël en 1993, dont est née l’Autorité palestinienne. Il en contrôle aujourd’hui les institutions en Cisjordanie. Dans la bande de Ghaza, en revanche, elles lui échappent depuis qu’elles sont passées en 2007 aux mains du Hamas, créé en 1987. Outre la division intrapalestinienne, le congrès devra répondre à d’autres questions, comme l’effort de paix moribond avec Israël et la relance de l’effort diplomatique international, éclipsée par d’autres crises régionales.
Tout changement au sein du parti aura donc des implications sur la direction de l’OLP, instance la plus importante pour les Palestiniens, puisque c’est elle qui chapeaute l’Autorité palestinienne, entité intérimaire qui perdure faute d’un Etat indépendant qui se fait attendre depuis près de 70 ans.