Le département du Trésor américain a sanctionné, ce mardi 24 mai, « un responsable financier du mouvement palestinien Hamas, ainsi qu’un réseau de facilitateurs financiers, ainsi que des entreprises qui ont généré des revenus au profit du mouvement grâce à la gestion d’un portefeuille d’investissement international », a indiqué un communiqué dudit département, notant que l’une de ces entreprises était basée en Algérie.
Dans un communiqué rendu public ce 24 mai, le département du Trésor des États-Unis d’Amérique a fait savoir que « les sanctions visent le bureau d’investissement du Hamas, qui détient des actifs estimés à plus de 500 millions de dollars, y compris des sociétés opérant au Soudan, en Turquie, en Arabie saoudite, aux Émirats arabes unis ainsi qu’en Algérie.
D’après la secrétaire adjointe du Trésor pour le financement du terrorisme et les crimes financiers, Elizabeth Rosenberg, cette sanction « cible les individus et les entreprises que le Hamas utilise pour dissimuler et blanchir des fonds ».
« Le Hamas a généré de vastes sommes de revenus grâce à son portefeuille d’investissement secret tout en déstabilisant Gaza, qui fait face à des conditions de vie et économiques difficiles », a déclaré Elizabeth Rosenberg, alors qu’elle était en Israël pour discuter des efforts de lutte contre le financement du terrorisme.
En effet, la secrétaire adjointe du Trésor américain a souligné le fait que « le Hamas maintient un programme violent qui nuit à la fois aux Israéliens et aux Palestiniens », expliquant, dans ce même sens, que « les États-Unis se sont engagés à priver le Hamas de la capacité de générer et de déplacer des fonds et à tenir le Hamas responsable de son rôle dans la promotion et la perpétration de la violence dans la région ».
D’ailleurs, il convient de rappeler que « les États-Unis ont désigné le Hamas comme une organisation terroriste étrangère en octobre 1997 et comme un terroriste mondial spécialement désigné conformément à l’EO 13224 en octobre 2001 ».
Quelle entreprise Algérienne a été sanctionnée par les États-Unis ?
Dans son communiqué, le département du Trésor américain a énuméré la liste des personnes et des entreprises concernées par cette sanction, « en les désignant, en vertu du décret exécutif (EO) 13224, tel que modifié, qui cible les terroristes, comme les dirigeants et les responsables de groupes terroristes, et ceux qui apportent un soutien aux terroristes ou aux actes de terrorisme ». La liste communiquée compte le nom de la société Sidar, qui est basée en Algérie.
« Le bureau d’investissement détenait également secrètement des actifs dans la société Sidar basée en Algérie et dans la société Itqan Real Estate JSC basée aux Émirats arabes unis, qui semblaient toutes deux fonctionner comme des entreprises légitimes, mais dans la pratique, étaient contrôlées par le Hamas et transféraient de l’argent au groupe », a révélé le même communiqué.
Ainsi, la même source a fait savoir que société Sidar, basée en Algérie, est concernée par cette sanction, rajoutant qu’ « une part importante des fonds transférés par ces sociétés (Sidar et Itqan Real Estate JSC) au Hamas avait été allouée à la branche militaire du groupe, les Brigades Izz-Al-Din Al-Qassam ».
Selon le département du Trésor américain, « Sidar Company, Anda Company et Agrogate Holding figuraient parmi les plus gros investissements du Hamas dans l’immobilier et la construction ». « La direction du bureau d’investissement du Hamas a activement géré Sidar Company, une société de développement immobilier », lit-on dans le même communiqué.
Pour les États-Unis d’Amérique, « Sidar Company et Itqan Real Estate JSC sont désignées conformément à l’EO 13224, tel que modifié, pour être détenues, contrôlées ou dirigées, directement ou indirectement, par le Hamas ».
Par ailleurs, la liste communiquée compte également des noms de hauts fonctionnaires du bureau d’investissement du Hamas, dont Ahmed Sharif Abdallah Odeh et Oussama Ali, ainsi que Hisham Younis Yahia Qafisheh.
Qu’implique cette sanction ?
Le département du Trésor américain n’a pas manqué de souligner qu’à la suite de cette sanction, « les biens des personnes et entités citées, et de toute entité qui leur appartient, directement ou indirectement, à 50 % ou plus, individuellement ou avec d’autres personnes bloquées, qui sont en aux États-Unis ou en la possession ou sous le contrôle de ressortissants américains, doivent être bloqués et signalés à l’OFAC ( Office of Foreign Assets Control ) ».
« En outre, s’engager dans une quelconque transaction avec les personnes et entités désignées aujourd’hui comporte un risque de sanctions secondaires conformément à l’EO 13224, tel que modifié », a souligné le même communiqué.