Paris rend hommage aux algériens morts en 14-18

Paris rend hommage aux algériens morts en 14-18

Les relations entre l’Algérie et la France sont « tout à fait satisfaisantes, les meilleures depuis de nombreuses années, peut-être même depuis l’indépendance de l’Algérie », a déclaré avant-hier lors d’une conférence de presse l’ambassadeur de France en Algérie en visite à Constantine, lequel les a même qualifiées de « marquées par une plus grande intimité ».

La rencontre avec la presse organisée à l’Institut français de la capitale de l’Est a été l’occasion pour le chef de la diplomatie française de faire le tour de sujet d’intérêt commun. Ainsi l’histoire commune, le partenariat économique, les échanges culturels et scientifiques et surtout les convergences des points de vue d’entre Alger et Paris sur les grandes crises qui concernent les deux parties, à l’image des questions malienne et libyenne, et aussi de la crise migratoire, ont fait l’objet de quelques précisions de la part de l’hôte de la ville des Ponts.

Bernard Emié a été très attentif aux questions des représentants des médias et qui étaient parfois très sensibles.

L’histoire commune entre les deux pays marquée par 130 années de colonisation a cette fois-ci laissé place à la reconnaissance du représentant de l’Etat français des sacrifices consentis par la population algérienne en prêtant main forte à la France pour son combat libérateur contre l’hégémonie germanique lors de la guerre de 1914-1918.

L’hôte de la cité du Rocher avait tenu à rappeler que près de 175 000 combattants issus de l’Algérie musulmans, juifs et Français d’origine, avaient répondu à l‘appel de Paris et qu’au moins 26 000 avait payé de leur vie la libération de ce pays. A Constantine, les noms de 800 d’entre eux ont été gravés sur des stèles en bronze et en marbre des monument aux morts.

L’armistice du 11 novembre 1918 entre les Alliés et l’allemagne « fêté » au monument aux morts

Une cérémonie commémorant le 97e anniversaire de l’armistice du 11 novembre 1918 marquant le cessez-le-feu entre l’Allemagne et les alliés a d’ailleurs été tenue la veille, pour la première fois depuis 1962, au pied du monument aux morts sur les hauteurs de Constantine.

La cérémonie, qui fut une manière pour les représentants des deux Etats européens de « resceller » en 2015 leur accord du début du siècle dernier à partir de Constantine, a eu lieu en présence de l’ambassadeur d’Allemagne en Algérie, Götz Lingenthal, du wali de Constantine, Hocine Ouadah, et surtout du maire de la ville, Mohamed Rira, dont ce fut la première apparition après les derniers événements qu’à connus l’hôtel de ville avec l’incarcération de son prédécesseur.

D’anciens combattants algériens et quelques personnalités françaises dont l’ex-sénateur et ministre de feu François Mitterand, Georges Morin, ont également été conviés à la cérémonie. Né à Constantine, Georges Morin, auteur de plusieurs livres sur l’Algérie et le Maghreb avait le jour même procédé à une vente dédicace de son dernier ouvrage consacré à son pays de naissance.

Concernant le partenariat économique, le représentant de l’Etat français à Alger s’est dit très satisfait des échanges entre l’Algérie et la France. Il a tenu à souligner leur « densité », rappelant, dans ce contexte, la récente signature de neuf accords de coopération lors de la réunion du comité mixte économique algéro-français en octobre dernier.

Ceci en faisant un petit rappel sur l’usine de montage de Oued Tlilet qui, a-t-il tenu à rappeler, constitue le début d’une stratégie d’un partenariat privilégié.

L’orateur ajoutera au passage, sur un autre volet, qu’« une réunion s’est tenue aujourd’hui (jeudi) entre les membres de la Chambre de commerce et d’industrie algéro-française pour élaborer un plan d’action commun dans le domaine de la fiscalité ».

Constantine, invitée d’honneur du Salon international du livre de Paris

Les échanges culturels n’étaient pas en reste. M. Emié a rappelé les faveurs dont a fait l’objet son pays lors du 20e Salon du livre d’Alger. Il indiquera que pour leur part, les organisateurs du prochain Salon international du livre de Paris ont d’ores et déjà porté leur dévolu sur la capitale de l’Est algérien.

Constantine a été, en effet, choisie pour être l’invitée d’honneur de l’évènement prévu en avril de l’année prochaine. Bien que ne faisant pas partie du bloc de la francophonie pour des raisons évidentes pour certains, mais peu convaincantes pour d’autres, l’Algérie constitue un pôle assez important. Au moins 11 millions d’Algériens utiliseraient la langue de Molière à en croire l’ambassadeur. Selon ce dernier, de 275 millions de francophones dans le monde, ce chiffre devrait atteindre les 700 millions d’ici à 2060.

Notons aussi que la virée constantinoise du représentant français l’amené à l’université Constantine 2 et 3 où il a laissé entrevoir l’éventualité de partenariat d’’échanges scientifiques et culturels entre ces deux pôles et des centres universitaires de son pays.

Enfin M. Emié n’a pas manqué de rappeler les convergences de points de vue entre Alger et Paris sur les crises qui secouent la région, notamment au Nord Mali et en Libye.

En sus des derniers développements ayant trait aux flux migratoires. Les Etats européens tentent, en effet, depuis le début du mois en cours, de contrecarrer cette crise qui prend des proportions alarmantes.