Parmi les nouvelles missions de Yazid Zerhouni : Lutte contre le terrorisme économique et veille stratégique

Parmi les nouvelles missions de Yazid Zerhouni : Lutte contre le terrorisme économique et veille stratégique

Le poste a été créé par la Constitution révisée le 12 novembre 2008 par le Parlement réuni en ces deux chambres. Un nouvel article a, en effet, prévu la création de postes pour trois vice-ministres.

Des postes qui n’ont pas été pourvus au lendemain de la réélection le 9 avril 2009 de Abdelaziz Bouteflika qui avait opté pour la reconduction du même Exécutif, avec juste la création du poste de Premier ministre, chargé de la coordination de l’action gouvernementale.

Avec le remaniement de vendredi dernier, le ministre de l’Intérieur se retrouve aux commandes de la coordination de l’Exécutif aux côtés d’Ahmed Ouyahia.

Désormais vice-Premier ministre, outre ses autres prérogatives, Yazid Zerhouni, en parfait connaisseur des questions de sécurité, aura certainement la lourde charge de veiller à la préservation de la sécurité du pays.

Pas seulement sur le plan strictement sécuritaire au sens de la lutte contre le banditisme et la criminalité, mais également en termes de sécurité nationale sur le plan économique. Permettant ainsi, en parfaite symbiose avec Ouyahia, de laisser le soin à ce dernier de veiller à l’application du plan de développement quadriennal.

Dans ce sens, les deux responsables auront à gérer les grands dossiers du moment, sans déperdition aucune. Avec les récents scandales (affaires Sonatrach, thon rouge, autoroutes, banques et téléphonie) qui ont éclaté et d’autres qui le pourraient, il va sans dire que l’économie du pays court un véritable danger. Les lobbys et les groupes de pression ne dorment pas sur leurs lauriers avec les coups durs qu’ils reçoivent.

Ils n’en démordent pas pour autant. Dès lors, c’est la vigilance qui est désormais requise pour protéger les domaines névralgiques du pays. De la corruption qui s’est incrustée de manière sournoise dans les plus hautes sphères à la dilapidation des biens et à la violation du secret économique, c’est une véritable bombe à retardement qui couve et qui risque d’éclater si les dispositions nécessaires ne sont pas prises à temps.

Et c’est justement le rôle qui serait dévolu à Zerhouni. Car il ne faut pas oublier que le désormais ex-ministre de l’Intérieur ne vient pas du néant. Fils du MALG (ministère de l’Armement et des Liaisons générales), il a fait ses premières classes avec Abdelhafid Boussouf. Il est l’un des fondateurs de la sécurité militaire algérienne. Il avait consacré toute sa carrière aux renseignements et au contre-espionnage.

Ce n’est d’ailleurs pas pour rien que le président de la République l’a nommé ministre de l’Intérieur dès son accession en 1999 au palais d’El Mouradia. N’oublions pas non plus que c’est lui qui a pris à bras-le-corps la préparation et l’organisation du sommet de l’UA sous tous ses aspects, notamment sécuritaires.

La lutte antiterroriste faisait partie de ses priorités au ministère de l’Intérieur, dont les résultats sont aujourd’hui édifiants. Une lutte antiterroriste qui ne s’est pas limitée au seul territoire national, mais menée également en coordination avec les voisins du Sahel. Aujourd’hui, à l’ère de la mondialisation imposée, dénoncée au demeurant par le président de la République, tous les coups sont permis pour la préservation des intérêts de chacun.

Aussi, l’espionnage économique, la corruption dans la passation des marchés publics et le détournement des deniers publics devront être éradiqués par une meilleure maîtrise de l’information et de veille économique. Il ne s’agit pas pour M. Zerhouni de doubler Ouyahia, mais juste de le libérer d’un fardeau qui plus est relève de ses compétences dans le domaine et qui ne sont plus à prouver.

Par Faouzia Ababsa