Selon des informations concordantes, le ministère de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme vient de conclure une convention avec le Centre de recherches en économie appliquée pour le développement Cread.
Le Cread est une institution du secteur de l’enseignement supérieur et de la recherche scientifique, qui s’occupe d’élaborer des études et des prospectives dans le cadres des missions qui lui sont dévolues, mais aussi dans le cadre des partenariats et des coopérations avec d’autres organismes et universités nationales ou étrangères.
La convention porte sur l’élaboration d’une approche, en vue d’une stratégie de travail dans le domaine du développement social, nous dit-on. Est-ce à dire que le secteur, depuis sa création, ne dispose pas de stratégie globale pour le secteur, et qu’il ne peut pas compter sur ses cadres et ses compétences en matière d’études et d’élaboration de stratégies de travail, pour élaborer ce travail ? La question reste posée.
Cela est d’autant plus gênant que le secteur regorge de compétences, d’outils et de mécanismes, qui sont à même de permettre aux responsables du secteur de disposer d’une vision globale et de perspectives de travail redoutables. Cela, à condition de savoir revitaliser ces outils dans une optique de bonne gouvernance et d’approche visionnaire innovante.
A titre d’exemple, nous ne citerons que le Centre national d’études, d’information et de documentation sur la famille, la femme et l’enfance (CNEIDFFE), placé sous la tutelle de la ministre de la Solidarité nationale, les cellules d’écoute en milieu ouvert CEMO, ainsi que les cellules de proximité de solidarité CPS, pour ne citer que ces trois structures. En l’absence d’une stratégie visionnaire innovante, d’un accompagnement et encadrement étudiés, ces structures errent dans une incohérence inégalée. « Les structures censées apporter un plus en matière de prospective, d’études, de visions globale et de stratégies de travail et d’action sur le long terme ne sont pas prises en charge convenablement…
Elles ne bénéficient pas de l’aura dont elles ont besoin pour s’émanciper et de devenir les fers de lance du secteur… C’est, en fait, le mépris, l’absence de mesures d’encouragement et d’incitation qui constituent le lot quotidien de ces entités intelligentes, qui disposent d’un fonds documentaire de recherches et d’études inégalé et non négligeable… », nous confie un cadre de l’ADS. En fait, ce cadre nous a dit bien plus que cela.
L’ancien Directeur général de l’ADS avait réussi à passer des conventions de partenariat avec plusieurs universités du pays, en vue de développer le potentiel d’études des cellules de proximité de solidarité, notamment dans les volets anthropologiques, sociologiques, démographiques, socioéconomiques, épistémologiques, psychosociologique, etc. Autant de domaines qui renseignent sur la richesse de la composante de ces structures de proximité. A titre indicatif, l’université de Tlemcen, l’une des meilleures au plan national au vu de son plan de charge en matière de recherches et de projets de partenariat et jumelage avec les universités et organismes internationaux, a vu un de ses laboratoires de recherches s’appuyer sur des travaux effectués par des CPS dans le domaine socio-anthropologique.
L’exemple n’est pas insolite, puisque dans plusieurs universités dont celles de Tébessa, Msila, Sidi Bel Abbès, Béjaïa et d’autres encore, des coopérations et des collaborations sont envisagées et menées entre laboratoires de recherches universitaires et cellules de proximité de l’ADS. Seulement, quand les dirigeants (DG/ADS) ne sont pas au même diapason que leurs éléments, le résultat n’est plus à démontrer.