Parti socialiste des travailleurs : Face au «statu quo», appel à «une convergence démocratique et antilibérale»

Parti socialiste des travailleurs : Face au «statu quo», appel à «une convergence démocratique et antilibérale»

Écrit par Samira Dekkiche

Le Parti socialiste des travailleurs (PST) vient de faire sa rentrée politique par une déclaration, à travers laquelle il revient sur l’actualité récente du pays et rappelle ses positions par rapport aux grands dossiers, notamment économiques et socio-économiques.

Le parti considère d’emblée que la visite récente de la chancelière Angela Merkel démontre le soutien de l’Allemagne au «régime» et à  sa «stabilité». «Ce soutien n’est pas inconditionnel», affirme son secrétariat national, et s’accompagne de  «pressions» comme de chercher  à installer des centres de rétention sur la rive sud de la Méditerranée, afin de régler la question migratoire en Allemagne et en Europe communautaire.

«Les puissances impérialistes européennes poussent l’Algérie et les autres Etats du Maghreb à installer des centres de rétention sur leur sol afin d’empêcher l’entrée des migrants africains sur le Vieux Continent. Elles attendent que ces Etats gèrent les conséquences de leurs ingérences perpétuelles et de leurs aventures militaires au Sahel et en Libye, de leur politique de pillage des richesses naturelles (pétrole, uranium, métaux précieux…) et de leur soutien aux dictatures locales», ajoute le secrétariat national du PST.

Et d’ajouter : «Si le régime de Bouteflika a jusqu’ici résisté à certaines pressions -refus d’installer des centres de rétention pour migrants, d’envoyer l’ANP faire le ménage au Sahel et en Libye, d’abandonner la cause du peuple sahraoui (…)-, sa marge de manœuvre s’amenuise inexorablement du fait des intérêts qu’il défend et de sa politique libérale».

Pour le PST, c’est «surtout sa politique économique et sociale» qui pousse le pouvoir algérien « à céder aux pressions de l’impérialisme et de la bourgeoisie compradore : suppression des licences d’importation, libre transfert des devises pour les opérations du d’importation, privatisation des entreprises publiques par le partenariat public-privé, bradage des terres agricoles au profit de groupes privés algériens ou étrangers…».

«La corruption illustrée par les scandales de «Kamel El Bouchi» et du procès Saipem qui gangrènent les hautes sphères de l’Etat n’est pas seulement immorale.

Elle facilite également les pressions impérialistes et contribue surtout au processus d’accumulation primitive du capital privé au profit d’une minorité bourgeoise compradore qui dépossède ainsi le peuple algérien de ses richesses et de ses biens», poursuit cette formation politique dans sa déclaration.

Pour le PST, le pouvoir travaille à la reconduite du statu quo en se mobilisant pour un 5e mandat du chef de l’Etat sortant dans un contexte de fermeture du champ des expressions politiques, associatives et culturelles -Allusion faite à la déclaration contre la censure au cinéma, récemment publiée par seize professionnels du secteur-et dans une situation où le «mouvement populaire est orphelin d’une perspective politique». «Peu de forces politiques sont réellement à l’écoute des revendications sociales de la population et disponibles autrement que dans une perspective de récupération politicienne», lit-on dans sa déclaration. «L’opposition de gauche antilibérale reste fragmentée et sans stratégie précise, alors que nombre de ses mots d’ordre rejoignent ou complètent les revendications populaires élaborées par les syndicats et autres mouvements sociaux et leur offrent une perspective», lit-on encore dans ce document, où le PST appelle à une «une convergence démocratique, antilibérale et anti-impérialiste».