Le mois sacré est là avec sa piété, ses valeurs et ses soirées exceptionnelles, mais aussi son lot de désagréments : cherté de la vie, rixes et bagarres et surtout la problématique du fameux couffin de Ramadhan.
Cette initiative, érigée en tradition par les pouvoirs publics, symbolisant la solidarité légendaire des Algériens en ces occasions religieuses, tourne souvent à la polémique à cause des incidents fâcheux qui caractérise cette opération chaque année.
En effet, ces fameux couffins censés être destinés aux couches vulnérables de la société et autres nécessiteux, afin de les soutenir dans leurs besognes en ce mois particulièrement dépensier, tournent souvent au scandale.
Des détournements sont signalés dans plusieurs communes, et dans d’autres localités les choses atteignent des seuils dépassant l’entendement, où des élus locaux et autres responsables accaparent ces denrées destinées aux familles démunies. La question qui taraude donc les esprits : cette année sera-t-elle la bonne avec les dispositions prises par les pouvoirs publics ?
Le ministère de la Solidarité, de la Famille et de la Condition féminine a mobilisé les moyens humains et matériels nécessaires pour réussir l’opération de distribution du couffin de Ramadhan dans de bonnes conditions. L’opération a déjà commencé dans certaines wilayas, à l’image de Ghardaïa où 70% des 41 000 colis alimentaires sont déjà distribués à leurs destinataires. 117 millions de dinars ont été mobilisés à cette occasion et des directives ont été données pour acheminer lesdits couffins à leurs réels destinataires.
Cela dit, la tension sur le couffin du Ramadhan se fait beaucoup plus sentir dans les grandes villes du pays, où les nécessiteux se font plus nombreux. A l’image de la capitale et d’autres wilayas à forte densité démographiques, il ne se passe pas un Ramadhan sans signaler des dysfonctionnements dans la distribution de ces fameux couffins.
Ce dernier, rappelons-le, avait même suscité des protestations l’année dernière dans certaines communes du pays, où des élus et autres responsables se sont permis de «détourner» ces produits alimentaires, privant les vrais nécessiteux de cette solidarité du gouvernement. Il appartient, par ailleurs, aux pouvoirs publics d’assurer le suivi nécessaire pour la réussite de cette action de solidarité. Non seulement lors de la distribution des couffins qui doit obéir à certaines règles pour définir les vraies familles éligibles à ce couffin, mais aussi et surtout contrôler la qualité des produits.
En d’autres termes, certains fournisseurs malhonnêtes et cupides ne trouvent pas mieux que de mettre des produits périmés dans lesdits couffins du Ramadhan, pour écouler leurs marchandises sans se soucier de la santé des citoyens. Plusieurs cas ont été signalés l’année dernière.
Autant de scandales qui transforment cette action de solidarité en sujets polémiques, en l’absence d’un contrôle rigoureux quant à l’acheminement des couffins qui ne parviennent que rarement à leurs vrais bénéficiaires. Cela va surtout de la responsabilité des élus locaux qui devraient veiller au bon déroulement des opérations et parer à toutes tentatives de détournement.
M.A.C.
