Washington entend rassurer ses alliés arabes de la péninsule arabique. Ainsi, Barack Obama a promis jeudi à ses alliés du Golfe arabo-persique l’aide des Etats-Unis contre toute « attaque extérieure » avec l’espoir de dissiper leurs craintes sur le degré d’engagement de Washington dans la région malgré la perspective d’un accord sur le programme nucléaire iranien.
Cependant, Riyad n’a pas réussi à arracher un nouveau pacte Quincy 70 ans après l’accord entre le président Roosevelt et le roi Abdelaziz ibn Saoud.
Au terme d’une réunion de travail dans la retraite présidentielle de Camp David, dans le Maryland, Barack Obama a déclaré que les Etats-Unis œuvreraient avec le Conseil de coopération du Golfe (Arabie saoudite, Koweït, Qatar, Bahreïn, Emirats arabes unis et Oman) pour contrer les « activités déstabilisatrices » supposées de l’Iran au Moyen-Orient.
« Les Etats-Unis soutiendront leurs partenaires du CCG contre toute attaque extérieure et approfondiront et étendront leurs liens de coopération », a déclaré le président américain. Washington, a insisté Barack Obama, envisagerait l’usage de la force militaire en cas de menace contre les Etats du Golfe.
Dans une déclaration commune publiée en fin de réunion, Washington et le CCG estiment dans le même temps qu’un accord global et vérifiable sur les activités nucléaires de l’Iran irait dans le sens de leurs intérêts en matière de sécurité.
Des tensions sont apparues entre Washington et ses partenaires dans la région autour de la question du nucléaire iranien, de la Syrie ou encore du printemps arabe.
Certains pays, comme l’Arabie saoudite, ont dépêché une délégation de rang inférieur à Camp David. Ainsi, le roi saoudien Salman a renoncé à faire le déplacement. Il était représenté par le prince héritier Mohammed ben Nayef et par le vice-prince héritier Mohamed ben Salman.
La Maison blanche s’est efforcée de minimiser l’absence du souverain saoudien, expliquant que le mini-sommet de Camp David constituait une série de réunions de travail plus utiles que de simples photos officielles.
Les responsables de la Maison blanche ont toutefois prévenu qu’il ne fallait pas s’attendre à la signature d’un accord formel de défense entre les deux parties, comme le souhaitaient certains dirigeants du Golfe.
Les pétromonarchies s’inquiètent en particulier d’une possible levée des sanctions pesant contre l’Iran dans le cadre d’un accord sur le programme nucléaire. Ce changement de position à l’égard de Téhéran pourrait faciliter, selon eux, des tentatives de déstabilisation de la région.
Barack Obama a consacré la première partie de la réunion à informer les délégations du Golfe de l’avancée des négociations avec Téhéran, assurant qu’il cherchait à obtenir une « transaction » sur le nucléaire iranien et non « un rapprochement plus large » avec l’Iran, a indiqué Ben Rhodes, conseiller à la sécurité nationale du président.
Barack Obama a également évoqué un renforcement du système de défense balistique dans le Golfe ainsi que la sécurité des frontières des alliés de Washington, a déclaré Ben Rhodes.
Le conflit syrien, notamment la possibilité d’imposer une zone d’exclusion aérienne dans le nord du pays, et la guerre contre le groupe terroriste djihadiste Etat islamique en Irak et en Syrie ont aussi été abordés.
C’est donc un demi-échec pour les monarchies du Golfe arabo-persique. Il n’y aura pas de parapluie américain exclusif pour garantir leur sécurité. Les pays de la région doivent mettre la main à la poche pour assurer la contrepartie financière à l’aide militaire américaine. Pour Washington, c’est une réussite : les monarchies ont été prises à témoin des avancées des négociations avec l’Iran, sans toutefois les laisser s’immiscer dans ces tractations américano-iraniennes.