La commission exécutive nationale ne s’est pas réunie depuis presque deux années maintenant et ce, contrairement aux statuts de l’organisation syndicale. Selon ces derniers, en effet, cette instance est normalement tenue de tenir deux sessions ordinaires par an.
La Commission exécutive nationale (CEN) qui est, faut-il le rappeler, la plus haute instance de l’UGTA, s’est tellement effacée de la scène nationale que nombreux sont les observateurs qui se demandent si elle n’a tout simplement pas été dissoute. En effet, cette instance ne s’est pas réunie depuis presque deux années maintenant et ce, contrairement aux statuts de l’organisation syndicale.
Selon ces derniers, en effet, cette instance est normalement tenue de tenir deux sessions ordinaires par an. Comme elle peut aussi être convoquée pour des sessions extraordinaires. Est-il besoin de dire, que de par son statut, la CEN représente la plus haute autorité entre deux congrès. Elle dispose, par voie de conséquence, d’importantes prérogatives.
À l’exception du secrétaire général, élu par le congrès, cette instance peut révoquer tous les autres membres du secrétariat national, et pour cause c’est la CEN qui a élu les douze membres du secrétariat national le 20 juillet 2008, soit presque quatre mois après la tenue du dixième congrès. Et d’ailleurs c’était la seule session de la CEN après ce conclave.
Pourquoi donc le secrétaire général de la centrale syndicale, Abdelmadjid Sidi Said , n’a-t-il pas daigné souscrire aux statuts du plus grand syndicat du pays et convoquer les 264 membres de la CEN ? Les responsables de l’UGTA, mal à l’aise, ont du mal à donner des réponses convaincantes à cette question. «Nous rencontrons périodiquement les membres de la CEN lors des différentes réunions organiques des feddayins ou des unions de wilayas» indique une source responsable au sein de l’UGTA.
Mais des réponses de ce genre ne sont pas fait pour calmer la sourde colère de nombreux membres de cette instance qui reprochent au secrétariat national, Sidi Said en tête, de n’avoir présenté aucun bilan d’activités devant la CEN alors qu’ils doivent, statutairement, lui rendre des comptes.
Pour de nombreux observateurs cette situation illustre, on ne peut mieux, l’état de «déliquescence» dans laquelle se trouve l’UGTA, dont les dirigeants semblent tellement usés et fatigués qu’ils deviennent peu respectueux des textes et statuts du syndicat.
Cette baisse de régime contraste avec la vitalité dont font preuve les syndicats autonomes, qui grignotent peu à peu du terrain à l’UGTA et gagnent chaque jour davantage de troupes dans cette bataille à fleurets mouchetés qu’ils livrent à la centrale syndicale qui est, et c’est peut-être peu dire, nettement en perte de vitesse.
Délaissant le terrain des luttes syndicales, comme il lui est reproché par ses détracteurs, l’UGTA, qui a fait une croix sur le discours revendicatif en privilégiant le dialogue avec les pouvoirs publics, s’est beaucoup plus tournée vers l’action politique, caractérisée notamment par son soutien au programme du président de la République, Abdelaziz Bouteflika.
D’ailleurs la direction de l’UGTA, selon des sources syndicales, a instruit ses structures locales pour mener une campagne d’explication du plan quinquennal 2010/2014 du Président Bouteflika et, après avoir abandonné l’idée d’organiser une conférence nationale sur ce programme, elle s’achemine, selon des sources syndicales, vers la tenue de conférences régionales autour de cette question.
Amine Salama