L’écrivain algérien Yasmina Khadra, de son vrai nom Mohamed Moulessehoul, a annoncé avant-hier sur sa page facebook qu’il ne sera pas présent au Salon international du livre d’Alger (Sila), dont l’ouverture est prévue le 30 octobre. «Je tiens à m’excuser de ne pouvoir être au Salon du livre d’Alger pour cette année. Contrairement à ce qui a été annoncé dans la presse et aux déclarations des organisateurs, je n’ai pas été invité par ces derniers. Ni officiellement ni officieusement», précisant que « l’an dernier, j’ai été au Salon sur invitation de mon éditeur Casbah. En espérant vous retrouver ailleurs, dans notre beau pays, je vous embrasse très fort ».
Notons que les organisateurs du Sila 2019 n’ont pas cité le nom du célèbre auteur de « les Hirondelles de Kaboul », en tant qu’invité du plus grand rendez-vous littéraire en Algérie, que cela soit lors de la conférence de presse où dans le programme d’animation de la manifestation ou dans le volet des conférences ou des ventes-dédicaces des auteurs.
La spéculation de certains médias sur la présence de Yasmina Khadra à l’incontournable manifestation dédiée au livre en Algérie est certainement due, d’une part, à la publication d’un nouveau roman au mois de mai passé aux éditions Casbah et Julliard intitulé «l’Outrage fait à Sarah Ikker», le premier volume d’une trilogie marocaine. Et d’autre part, la vente-dédicace de Yasmina Khadra, lors du Sila 2018, avait été un succès phénoménal, avec l’image d’une file d’attente interminable de lecteurs qui avait patienté des heures pour obtenir le précieux livre dédicacé et quelques minutes d’échange avec l’auteur algérien.
Un succès qui se serait probablement renouvelé cette année, d’autant plus qu’en tant intellectuel algérien, Mohamed Moulessehoul s’est, dès les premiers mois de la révolution pacifique du peuple algérien, rangé du côté du peuple à travers plusieurs posts.
Dans l’une de ses publications, l’écrivain Yasmina Khadra a rendu un vibrant hommage au docteur Kameleddine Fekhar, militant FFS, mort en prison alors qu’il était en grève de la faim. «Kamel Eddine Fekhar est mort en détention. Il ne fêtera pas l’Aïd avec ses enfants ni avec ses proches ni avec ses amis. Il est mort parce qu’il voulait vivre libre, dans un pays libre et digne de ses martyrs », écrit l’auteur, ajoutant que «plus personne ne doit mourir lorsque la révolution se veut pacifique. Plus personne ne doit se faire arrêter simplement parce qu’elle rejoint la marche salutaire de tout un peuple exemplaire de retenue et de présence d’esprit. (…) Aussi, pas de morts, pas d’arrestations arbitraires non justifiées, pas de heurts stupides, pas de malheurs inutiles. Puisque nous marchons sans agresser personne, sans vandaliser quoi que ce soit, sans réclamer autre chose qu’une part du bonheur ».