Passé colonial : petit-fils de Harki, Darmanin estime que « la France n’a pas à s’excuser »

Passé colonial : petit-fils de Harki, Darmanin estime que « la France n’a pas à s’excuser »

Les tensions entre la France et l’Algérie connaissent une nouvelle escalade. Invité de l’émission La Grande interview sur Europe 1-CNews ce mercredi matin, le ministre de la Justice Gérald Darmanin a tenu des propos fermes à l’égard d’Alger, affirmant que « le passé appartient au passé et que la France n’a pas à en demander pardon ».

Darmanin, issu d’une famille de harkis, refuse l’idée d’excuses de la France

Alors que les relations entre Paris et Alger semblaient s’être apaisées ces dernières semaines, un regain de crispations s’est manifesté, ravivant les différends historiques entre les deux pays. La mémoire de la colonisation française en Algérie, sujet toujours sensible, continue d’empoisonner les échanges diplomatiques. Dans ce contexte, Gérald Darmanin a invité les autorités algériennes à tourner la page et à se projeter vers l’avenir.

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« Il est compréhensible que certaines nations soient profondément marquées par leur histoire. Mais ce qui est essentiel en politique, c’est la capacité à construire l’avenir », a-t-il déclaré au micro de Sonia Mabrouk. Pour le ministre, la tendance à ressasser les blessures du passé empêche d’ouvrir de nouvelles perspectives. « Notamment en Algérie, le fait de revenir constamment sur les épisodes historiques entrave la possibilité de bâtir un futur commun », a-t-il ajouté.

Une relation à rééquilibrer

Adoptant un ton résolument ferme, Gérald Darmanin a estimé que la France devait désormais affirmer sa position. « Il est temps de marquer une pause. La décision de rappeler notre ambassadeur est une mesure légitime. J’espère également que nous aurons le courage de dénoncer les accords de 1994 et de 1968 », a-t-il affirmé, en référence aux textes encadrant les conditions de circulation, de séjour et de coopération entre les deux pays.

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Selon lui, le retour à un dialogue constructif ne pourra avoir lieu que lorsque la France sera reconnue et respectée comme un État souverain. « Ce jour-là, nous pourrons renouer les liens avec ce grand pays qu’est l’Algérie », a-t-il ajouté.

Enfin, Darmanin a souligné la complexité du dossier, pointant du doigt les motivations internes du régime algérien. « Nous avons des désaccords profonds avec les autorités algériennes. Et aujourd’hui, la France est instrumentalisée dans le cadre de la politique intérieure de l’Algérie. C’est cela, fondamentalement, qui crée les blocages », a-t-il conclu.

Ce discours marque un durcissement notable dans le ton employé par Paris et illustre les défis persistants dans la relation entre les deux anciennes puissances liées par une histoire commune et douloureuse.