Dans ce déchainement inouï de ce que l’on peut aisément qualifier d’un «excès de zèle politique» qui caractérise actuellement le Maroc, même l’art culinaire n’y échappe pas. Alors que la tension entre le Royaume de Mohamed VI et l’Algérie est à son apogée sur fond d’une crise politique, un autre brandon de discorde vient de surgir.
En effet, le ministre marocain de la culture se livre à une bataille pour la labélisation du Couscous. Ce célèbre plat traditionnel aux multiples saveurs, connu depuis des millénaires, avait pourtant été inscrit au patrimoine immatériel de l’Unesco grâce aux efforts conjugués des quatre pays du Maghreb à savoir, l’Algérie, le Maroc, la Tunisie et la Mauritanie.
Le ministre de la Culture, tout récemment nommé, a déclaré vouloir demander un « label » pour inscrire le couscous marocain comme patrimoine immatériel de l’UNESCO. Selon ce ministre, ce label devrait définir « ce qui entre dans le patrimoine marocain » pour, ensuite, « interagir avec les institutions internationales dont l’UNESCO afin d’obtenir une reconnaissance internationale du patrimoine marocain et de l’histoire marocaine ».
Un conflit culinaire
Moins d’un an de l’entrée officielle du Couscous au patrimoine culturel immatériel de l’Unesco après une candidature commune des quatre pays du Maghreb, le Maroc se dispute aujourd’hui la paternité du plat.
Le ministre qui ne joue pas petits bras, a précisé lors de son annonce que l’idée est de créer un ‘label Maroc’ pour mettre fin au débat sur la question de savoir si le couscous est marocain ou tunisien (tout évitant de citer l’Algérie).
« Une entente culinaire que le nouveau ministre marocain de la Culture ne semble pas vouloir perpétuer », souligne le site installé à Londres.