À cause de toutes les restrictions dictées par la pandémie du covid-19, la crise économique, qui touchaient déjà les classes les plus démunies de la société Algérienne, ne pouvait que les frapper désormais de plein fouet.
Si le covid-19 tue, la pauvreté déshumanise, et c’est exactement ce qui se passe dans la ville de Annaba, ou de plus en plus d’enfants font face à un choix difficile, le travail ou la mendicité.
Ce qui se passe à Annaba est un fléau sans précédent. Il s’agit d’un véritable drame social. Des enfants, en âge d’aller étudier au primaire ou au collège, sont forcés, encouragés, par leurs propres parents, souvent au chômage, suite à la crise sanitaire, à aller travailler.
Ils sont de plus en plus nombreux dans la ville d’Annaba, rapporte le quotidien Le Jeune Indépendant, qui a mené une petite enquête pour sonder l’étendue de ce phénomène dans une ville ou se côtoient pauvreté et étalage de richesse, un peu comme dans le reste du pays d’ailleurs.
Ces enfants débarrassés de leur enfance
Suite à la crise sanitaire et à ses répercussions sur le monde du travail, beaucoup de parents Algériens se sont retrouvés au chômage. Ceux là, n’ont fait que rajouter de la dangerosité à un phénomène qui existait déjà, et qui maintenant prend une ampleur inquiétante dans la ville d’Annaba. Le travail infantile.
Ce sont des enfants issus de familles pauvres, qui parfois déambulent dans la ville, charmant les passants avec des produits qu’ils vendent à la sauvette, alors qu’ils sont censés être à l’école. Ces enfants qui travaillent on les trouve sur la rue Ibn Khaldoun (ex-rue Gambetta), vendant des fournitures scolaires, ou bien se collant aux bras des fidèles qui sortent des mosquées, car la mendicité, elle aussi, est devenue un travail à temps plein.
Ils sont partout à Annaba, cela fait de la peine à voir. Outre les mosquées, ces enfants mendiants Algériens, on les rencontre également devant les boulangeries, les pâtisseries, en face des commerces, des fast-foods, des restaurants et des pizzerias. Ils se font parfois passer pour des Syriens, de peur d’être reconnus. Subterfuge fragile, qui s’évanoui dès leurs premiers mots sont prononcés, souvent pour implorer la charité, et pour venir en renfort à une mine qui feint une détresse qui n’a nul besoin d’être feinte.
Un phénomène dangereux
C’est un triste décor, mais c’est surtout un phénomène sérieux, à propos duquel les spécialistes tirent la sonnette d’alarme. « ce qui n’était qu’un simple problème est en train de se transformer en un véritable fléau » rapportent certains Bonois. Il s’agit d’un indicateur du degré alarmant de la pauvreté, qui est entrain de gangréner la société Algérienne, et de la mener droit vers la dérive.
Le travail des enfants, est une porte ouverte vers tous les maux. Déperdition scolaire, délinquance juvénile, mendicité, toxicomanie, criminalité, tous sont des spectres qui guettent ces anges dont les parents, inconscients, irresponsables, insouciants, mais aussi impuissants, ont délégué à la rue leurs responsabilités. Ceci dit, l’état aussi, à sa part de reproches, car les services sociaux sont loin de pouvoir apporter une prise en charge réelle de ces enfants.