Pauvreté en Algérie : le calvaire des ramasseurs de plastique

Pauvreté en Algérie : le calvaire des ramasseurs de plastique

Afin de subvenir à leurs besoins et à ceux de leurs familles, des chiffonniers, nom donné aux ramasseurs de plastique, travaillent et dorment dans une décharge, au milieu des déchets et des odeurs pestilentielles. Les conditions dans lesquelles travaillent ces ouvriers au CET de Corso, dans la wilaya de Boumerdès, trahit la situation financière désastreuse de plusieurs Algériens, qui n’ont plus le choix qu’entre demander l’aumône ou travailler dans des conditions ou la législation et la médecine du travail sont bafouées.

Dans un reportage réalisé par nos confrères du quotidien El Watan, la situation de ces ouvriers est mise sous la loupe. Ces véritables prolétaires, travailleurs assidus et infortunés, qui vivent et travaillent dans une décharge, cherchent et ramassent quotidiennement du plastique au milieu des ordures et des maladies. «Nous sommes payés à raison de 10 DA pour chaque kilogramme de plastique ramassé. Certains dorment ici, et le meilleur d’entre nous gagne 1200 DA/jour», a avoué un adolescent ouvrir au CET de Boumerdès.

Des esclaves des temps modernes ?

Un chauffeur de camion à benne tasseuse, déclare au sujet de ces ouvriers qu’il « les voit souvent en train de manger des restes de nourriture jetés par des camions de Naftal et d’autres sociétés. C’est terrible que cela arrive dans un pays aussi riche comme le nôtre ». 

«Nous ne sommes même pas déclarés à la Sécurité sociale», confie un des ouvriers, âgé de 32 ans marié et père de deux enfants. Les travailleurs infortunés, afin de ramasser le maximum de plastique, se mettent souvent près des engins qui déblayent les ordures. Une odeur insupportablement nauséabonde s’y dégage avec quelques bouteilles en plastique, les ouvriers profitent pour ramasser leur « petits bijoux », dont le pays génère 1,2 million de tonnes/jour.

Les ouvriers ne sont munis ni de masques, ni de gants ni encore moins de godasses. Interrogé, le directeurs du CET de Boumerdès, Ahmed Aâmi Ali, n’a pas nié le fait que des certains ouvriers qui viennent de plusieurs wilayas du pays ont transformé le centre résidence de fortune.  «Il faut savoir que les concernés collectent 12 tonnes de plastique par jour. Ce qui nous fait gagner 150 000 DA/jour», a-t-il déclaré. Ne méritent-ils pas donc une couverture sociale, un salaire digne, ou tout du moins, une simple tenue de sécurité ?