La sélection hollandaise s’est mise, depuis vendredi, dans l’ambiance de la finale de ce soir pour affronter dans les meilleures conditions possibles son homologue espagnole en finale du Mondial de football en Afrique du Sud avec l’esprit de chasser ‘’le mauvais sort’’ de 1974 et 1978.
Les Pays-Bas, petite nation de 16,5 millions d’habitants, mais grande terre de football, accèdent donc pour la troisième fois à la finale d’un Mondial.
Lors des séances des entraînements pour les derniers réglages de la machine hollandaise, il a été surtout question pour le sélectionneur Bert van Marwijk des trois variantes du dispositif offensif. Selon des indiscrétion, le onze classique en 4-2-3-1 tient toujours la route: Stekelenburg – Van der Wiel, Heitinga, Mathijsen, Van Bronckhorst – Van Bommel, De Jong – Robben, Sneijder, Kuyt – Van Persie. Mais il sera demandé à Van Persie de décrocher pour reculer et libérer des espaces pour les ailiers, Kuyt et Robben.
Le coach et Sneijder se sont régulièrement entretenus avec l’attaquant Robin van Persie sur son positionnement. Ce dernier qui rêvait d’être le meilleur buteur du Mondial est resté, pour le moment, la grosse déception et représente une énigme avant la finale.
Brillant lors des matches de préparation avec quatre buts et trois passes décisives face au Mexique, au Ghana et à la Hongrie, l’attaquant d’Arsenal semblait avoir retrouvé le rythme et le sens du but après une saison gâchée par une blessure et une absence des terrains de décembre à avril.
La confirmation n’est jamais venue. Car, à l’exception d’un but contre le Cameroun en phase de poules, le Rotterdamois de 26 ans a été plutôt discret sur le terrain alors qu’il a fait parler de lui en dehors.
Néanmoins, le technicien semble se concentrer sur son sujet en tenant compte de la force adverse qu’il reconnaît d’ailleurs sans détour mais sans aussi la surestimer.
« C’est l’équipe qui a produit le meilleur et le plus beau football ces dernières années. Mais si j’ai beaucoup de respect pour cette équipe, je ne suis absolument pas effrayé. Nous avons nous aussi de beaux arguments à faire valoir.
Cette finale est un formidable défi mais nous sommes très confiants », a-t-il répondu à la presse en soulignant que le football espagnol a été beaucoup influencé par celui de son pays grâce aux vedettes Johan Cruyff et Rinus Michelsqui avaient entraîné le FC Barcelone qui compte pas moins de six joueurs au sein de la Roja. Réfutant l’esprit de revanche qui animerait son groupe, il a précisé qu’ils joueront pour tous les Néerlandais.
Je ne regarde que le match sans rentrer dans des considérations historiques ou statistiques. « Nous n’avons pas l’expérience d’une finale gagnée’’ a-t-il dit. Pour de nombreux observateurs, les Hollandais ont gagné en maturité dans le jeu et jouent avec beaucoup de réalisme. Ainsi l’ancien sélectionneur des Pays-Bas Guus Hiddink attribue « au réalisme à l’allemande » la réussite actuelle des Oranje.
« Les Néerlandais sont devenus un peu comme les Allemands jadis : le réalisme prime sur la beauté du geste », a estimé l’actuel sélectionneur de la Turquie qui a qualifié le parcours des Oranje d’ »extraordinaire’’ même s’il lui manque ce plus de pressing. Tout compte fait, les Hollandais miseront sur la force de Wesley Sneijder qui avec cinq buts depuis le début du tournoi, respire la forme. En plus d’être le buteur, il est aussi le moteur de son équipe, dans le dos de l’avant-centre Robin van Persie.
Depuis le début du Mondial, les Néerlandais se distinguent davantage par leur discipline tactique que par leur flamboyance. Le milieu de terrain défensif Mark van Bommel est le symbole de cette rigueur.
Le capitaine du Bayern Munich dispute jusqu’à présent un tournoi parfait. Pour le coach Hollandais, « rien ne sert d’avoir les meilleurs joueurs, ce qui compte, c’est avoir la meilleure équipe ».
Par : Mohamed Zemmour