ALGER- Les investissements publics et privés consentis pour des projets dans le secteur de la pêche et de l’aquaculture en Algérie ces dix dernières années avoisinent les 60 milliards de dinars, a indiqué dimanche à Alger un haut responsable au ministère de l’Agriculture, du développement rural et de la pêche.
Pour le seul système d’accompagnement à l’investissement productif dans les filières de la pêche et de l’aquaculture (SAIPA), 1.300 projets d’investissement ont été réalisés portant le nombre total de projets réalisés à plus de 1.600 projets sur les 5.000 prévus durant le quinquennat en cours (2015-2019), a ajouté le Directeur de la Pêche et de l’aquaculture au ministère Taha Hammouche au forum d’El-Moudjahid.
Selon le même responsable, parmi les objectifs escomptés par le secteur à moyen terme, il s’agira de mobiliser 100 mds de DA pour l’investissement productif notamment privé, doubler la production halieutique la portant d’environ 100.000 tonnes actuellement à 200.000 tonnes, doubler le chiffre d’affaires du secteur de 50 milliards de DA à 110 mds de DA, et de préserver 80.000 postes d’emplois existants et d’en créer 40.000 autres.
Les investissements engagés ont permis, selon lui, une valorisation du secteur sur le plan économique et social : la flottille de pêche a presque doublé et 15 ports et abris de pêche ont été construits ou aménagés.
Pour ce qui est de la réalisation des ports de pêche, il a souligné la réception en 2016 de cinq infrastructures portuaires d’El Kala, Honaine (Tlemcen), Gouraya (Tipasa), Rais Hamidou (Alger) et Oued Z’hor (Skikda) et les dix ports en cours de réalisation, portant le nombre d’infrastructures portuaires dédiées à la pêche à travers le pays à 44.
Revenant sur le développement des pêcheries spécifiques, M. Hammouche a assuré que l’Algérie allait défendre en novembre prochain le maintien de son quota de pêche au thon rouge pour 2017 lors des négociations des quotas pour la campagne de pêche au thon rouge pour 2018.
L’Algérie a réussi à récupérer un quota de 1.043 tonnes de thon rouge pour la campagne 2017 au lieu de 543 tonnes prévus initialement, a-t-il rappelé en se réjouissant du fait que le quota attribué à l’Algérie en 2016 (460 tonnes par 11 navires battants pavillon national) avait été pêché dans sa totalité au bout de quelques jours seulement.
Quant à la réouverture de la pêche au corail au cours de 2017, interdite depuis plus de quinze ans, il a avancé que le dispositif réglementaire régissant cette activité était en cours de finalisation, parallèlement à la formation de 120 plongeurs professionnels.
Pour ce qui est de la campagne de pêche à l’espadon, dont le quota de l’Algérie a été fixé à 550 tonnes pour 2017, il a fait savoir qu’un dispositif relatif à cette pêche était à son tour en cours de préparation.
Revenant sur le bilan de la production halieutique en 2016, il a indiqué que le pays avait produit 102.140 tonnes de poissons (contre 105.200 tonnes en 2015) dont 2.100 tonnes de production aquacole (1.327 tonnes en 2015).
Les importations de poissons ont été de 44.000 tonnes en 2016 pour un montant de 116 millions de dollars. La consommation nationale a ainsi atteint 144.268 tonnes l’année dernière contre 146.730 tonnes en 2015.
Mais en se référant aux recommandations de l’OMS (Organisation mondiale de la Santé) en matière de consommation minimale de poisson, l’Algérie enregistre encore un gap de 60.000 tonnes/an.
En 2016, l’Algérie a exporté 2.255 tonnes de poissons (de la crevette royale et d’autres poissons nobles) pour un montant de près de 7 millions de dollars.
Au niveau du bassin méditerranéen, l’Algérie représente 12% des quantités globales pêchées par les 23 pays de la Méditerranée et 27% de la production de poisson bleu. Elle détient 5% de la flottille totale et 30% de la flottille des sardiniers.
Interrogé par les journalistes sur les raisons de la cherté prolongée du poisson y compris la sardine, restée longtemps accessible aux petites bourses, M. Hammouche a imputé cette situation à plusieurs facteurs dont la multitude des intermédiaires sur le marché, les conditions climatiques parfois défavorables et la hausse des prix des pièces de rechanges et de l’énergie.
Il a souligné que l’application du document tenant lieu de facture dans le secteur allait participer à avoir une meilleure idée sur la traçabilité des produits de la pêche.