Outre le risque de la pandémie du Coronavirus, la pénurie des médicaments peut, elle aussi, constituer un danger sur la santé des Algériens. Ces dernières semaines, plusieurs voix s’élèvent pour dénoncer un manque dans certains médicaments, notamment les anticancéreux.
Le ministre de la Santé et de la réforme hospitalière, Abderrahmane Benbouzid, a tenu à préciser que son département n’est plus responsable de l’enregistrement des médicaments et de l’homologation des dispositifs médicaux. Le ministre n’a toutefois pas nié l’existence d’une pénurie de certains médicaments, bien au contraire.
L’aveu à demi-mot de Benbouzid
Le ministre a déclaré que « que l’enregistrement des médicaments et l’homologation des dispositifs médicaux ne relèvent plus, depuis l’an dernier, du ministère de la Santé ». Il a toutefois avoué que son département « a été destinataire de plusieurs réclamations liées à des ruptures de médicaments, de dispositifs ».
Benbouzid a également indiqué que lui-même, « en tant que citoyen », constate clairement, « quoi qu’on dise », qu’il y a des pénuries de toutes sortes de produits pharmaceutiques. Le ministre précise qu’il « déplore essentiellement des ruptures de médicaments anticancéreux ».
Le premier homme au secteur de la santé a fait savoir que ces pénuries pourraient avoir pour cause « l’arrêt du transport aérien et à l’impact qu’a induit la pandémie de Covid-19 sur toutes les démarches d’approvisionnement », a-t-il confié à nos confrères de Liberté.
Benbouzid s’en lave les mains
Lors du même entretien, le ministre indique que n’importe quel souscripteur, même lui, en tant que médecin ou ministre de la Santé, « est tenu de demander une autorisation à un autre département qui n’est pas celui de la Santé ». Benbouzid explique que « le thérapeute, lui-même, se voit obligé de recourir à un autre département pour le choix d’un médicament ».
Pour le ministre, ce n’est pas normal que la liste des médicaments essentiels échappe au ministère de la Santé et soit dévolue à celui de l’Industrie pharmaceutique. Benbouzid indique que son département est « soumis à une réglementation qui n’est plus de notre ressort, de notre compétence ».
Benbouzid confie aussi que si son département demande une série de molécules, il est obligé d’attendre le feu vert de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques qui relève du ministère de l’Industrie pharmaceutique. Cela « est une aberration », s’exclame Benbouzid, qui précise que cela « n’existe nulle part ailleurs dans le monde ».
Pour conclure, Le ministre de la Santé donne un exemple pour bien faire comprendre la situation. « C’est comme si j’étais ministre de la Défense, mais sans armement ! », a-t-il déclaré.