Le problème de la pénurie des médicaments en général devient récurrent en Algérie. Mais il y a des catégories de médicaments qui sont plus en souffrance que d’autres et qui mettent les patients et les spécialistes de ce secteur dans une situation critique, notamment les médicaments anticancéreux. En effet, depuis des années, les services d’oncologie à travers le territoire national font face à de nombreuses et récurrentes pénuries de médicaments anti-cancer. Cela s’est accentué ces deux dernières années, avec la crise sanitaire de Coronavirus qui a ébranlé le monde entier.
Selon le quotidien francophone « El Watan », le Pr Kamel Bouzid, le président de la Société algérienne d’oncologie médicale et chef de service d’oncologie du CPMC (Centre Pierre et Marie Curie du CHU Mustapha Pacha à Alger), tire la sonnette d’alarme. Ce dernier a déclaré que : « Jamais le service d’oncologie médicale du CPMC n’a connu une telle rupture de médicaments, et ce, depuis septembre 2020, dénoncée par les onco pédiatres et qui perdure à ce jour, et nous sommes en juin 2022 ».
Selon le Professeur Bouzid, la situation ne fait que s’aggraver et cela ne risque pas de s’arranger. Cela est dû au fait que de nombreux produits sont presque arrivés à épuisement au niveau de la pharmacie du CHU Mustapha Pacha. Les stocks disponibles peuvent les faire tenir deux à trois semaines. Le même intervenant ne manque pas de souligner que cette situation est la même dans tous les centres anti-cancer du pays.
Le chef de service d’oncologie médicale évoque ainsi les raisons de ces ruptures, qui selon lui, sont la multiplicité des intervenants, dans le processus de distribution de ces médicaments anticancéreux. en pointant des doigt la PCH (Pharmacie centrale des hôpitaux), qui selon lui a le monopole des médicaments d’hôpitaux depuis des décennies. Et ce en dehors des raisons externes, notamment la crise de la Covid-19 qui a engendré le souci de la disponibilité de la matière première pour ce type de médicaments.
Pr Bouzid déplore la pénurie des médicaments supports
Le professeur Bouzid, déplore aussi le manque de médicaments de support dans la prise en charge des cancéreux, notamment, les facteurs de croissance associés à de fortes doses de chimiothérapie, les anti vomissements, les antidouleurs… Ce qui signifie que les gens vont mourir en souffrant, ce qui est inacceptable selon le Professeur.
Le chef de service d’oncologie médicale est aussi revenu sur les thérapeutiques innovantes qui sont toujours en attente de commercialisation. En indiquant qu’il suffirait de mettre en place une réglementation permettant l’interchangeabilité comme cela se fait dans d’autres pays du monde.