La pénurie des médicaments n’est pas une vue de l’esprit, c’est une réalité qu’il est loisible d’observer au niveau des pharmacies où les ordonnances des malades ne sont pas totalement satisfaites. C’est surtout les malades chroniques, comme les cancéreux, les diabétiques, les hémodialysés et les personnes souffrant de maladies cardio-vasculaires qui sont les premières victimes.
Le syndicat des pharmaciens d’officine, qui connait bien la situation affirme que «le problème de pénurie existe réellement», et ce, en évoquant une dizaine de médicaments essentiels destinés à plusieurs pathologies concernés par ce problème, en plus d’autres médicaments.
Ce syndicat a également révélé que «la validation des programmes d’importation n’a pas été signée à temps.» Le retard accusé dans la signature de la nomenclature des médicaments à importer a eu des répercussions directes sur les objectifs des importateurs d’une part, et sur les programmes de production des laboratoires basés en Algérie, d’autre part.
Une pénurie que seul le ministre de la santé refuse de voir
A cette pénurie que seul le ministre de la santé refuse de voir, s’ajoute le jeu trouble des grossistes qui font volontairement dans la rétention. Le président du Conseil de l’ordre, Dr Mohamed Bekkat Berkani, a dénoncé leur attitude, estimant que, pour une bonne partie «le problème réside dans le rétention des médicaments au niveau des grossistes».
S’exprimant sur les ondes de la radio, le patron du Conseil de l’Ordre des médecins algériens propose la mise à plat du circuit de distribution qui compte actuellement 500 grossistes entre vrais et faux vrais. «Seul le lancement de l’Agence du médicament pourrait remédier à ce problème, car il s’agit de l’unique organe capable de suivre la traçabilité des médicaments et régler leur circuit», recommande-t-il.
Le directeur de la pharmacie et des équipements au ministère de la Santé, pour sa part tente de relativiser le problème. Pour lui, « pas de problème de disponibilité des médicaments mais juste un problème de perturbation du circuit. «Il y a un suivi pour parer à tout problème susceptible de perturber la disponibilité des médicaments, et intervenir en cas de pré-rupture, de rupture ou de tension sur tel ou tel produit (…), les programmes prévisionnels d’importation, que ce soit de la matière première ou du produit fini, sont menés de manière régulière et continue ».
Auparavant, le ministre de la santé démentait les informations faisant état de pénurie, la considérant comme « une rumeur infondée ». Pour lui, « les médicaments sont disponibles sur le territoire national, notamment au niveau de la Pharmacie centrale des hôpitaux qui disposent de stock couvrant six mois. Il s’agit notamment du Sintrom, un médicament à l’usage des patients atteints de maladies cardiovasculaires, dont 75.000 boites se trouvent à la PCH ».