Les pharmacies concernées par le programme de permanence, étaient hier, à quelques exceptions près, au rendez-vous.
La vie ne s’est pas arrêtée cette année à l’occasion de l’Aïd El Adha en Algérie. Le fait mérite d’être relevé. Puisque c’est une première depuis plusieurs années. Les citoyens n’ont pas eu certes l’embarras du choix concernant les commerces et les supérettes comme les autres journées du reste de l’année, ce qui est tout à fait normal au regard de la symbolique de cette fête dans notre pays. Mais, le minimum nécessaire était là. C’est le cas notamment des commerces de l’alimentation générale et des pharmacies où presque 75% des noms gérant ces commerces réquisitionnés par les directions du commerce de chaque wilaya à cette occasion avaient ouvert. C’est ce que nous avons constaté en tout cas hier et avant-hier à travers les différentes communes de la capitale Alger où la direction du commerce de la wilaya, rappelons-le, a réquisitionné plus de 4500 commerçants activant dans les différents créneaux. Ainsi, de Bab Ezzouar à l’est de la capitale, à la rue Didouche-Mourad (Alger-Centre), en passant par Bab El Oued jusqu’à Chéraga à l’ouest d’Alger, les commerces et les boulangeries, ainsi que les pharmacies étaient ouverts dès les premières heures de la matinée, soit peu après la prière de l’Aïd El Adha.
Ainsi, les citoyens s’approvisionnaient, a-t-on pu constater sur place, normalement en pain et fruits et légumes sans faire la queue devant les commerces.
Les prix des fruits et légumes ont connu certes, une certaine flambée. Ce qui est encore une fois normal, vu l’absence de concurrence durant ces deux jours de l’Aïd et la rareté relative de certains produits, en raison de la fermeture des marchés de gros quelques jours avant l’Aïd El Adha, et puis il faut le dire, ce n’est pas aux commerçants algériens qu’on montre comment punir les retardataires lesquels ont toujours tort, comme le dit si bien un adage populaire.
Le seul produit qui n’était pas tout à fait au rendez-vous dans les étals des commerçants de l’alimentation générale durant notamment le premier jour de l’Aïd, est le lait en sachet.
Les commerçants comme les consommateurs, n’ont pas compris les raisons de la non-livraison de ces produits fortement demandés. «Je n’en ai aucune idée.
Le camion qui livre habituellement ce produit deux fois par jour, n’était pas au rendez-vous le soir hier (dimanche, ndlr) mais une seule fois la matinée. La quantité qu’il m’a livrée a été vite épuisée», a répliqué un commerçant de l’alimentation générale à Chéraga à notre question de savoir le pourquoi de la chose, dénonçant le comportement de certains consommateurs qui agissent encore comme aux temps des grandes pénuries et achètent plus qu’il n’en faut. En l’absence de ce produit, les consommateurs se sont rabattus sur le lait en poudre. «Je suis obligé de l’acheter.Je n’ai pas le choix.», témoigne un consommateur.
Pour le pain, premier produit demandé à cette occasion d’Aïd El Adha par les ménages, il était disponible en grande quantité et sans majoration dans le prix, comme ce fut le cas par le passé. En fait, outre les boulangers qui avaient tenu à assurer le programme de permanence, ce produit était disponible partout: sur les trottoirs, devant les mosquées et même en bas des immeubles grâce aux commerçants ambulants qui avaient décidé de se convertir en boulangers saisonniers.
Quant à l’ouverture des pharmacies concernées par le programme de permanence, celles-ci étaient hier à quelques exceptions près, au rendez-vous. Les pharmaciens, faut-il le préciser, quoi qu’on dise à leur sujet, tenaient toujours même par le passé à ouvrir durant les fêtes, étant donné qu’ils sont d’abord plus conscients que les simples commerçants, en plus ils sont soumis à deux contrôles de la part de la direction du commerce et la direction de la santé.
«Indépendamment du programme de permanence arrêté par les autorités et les sanctions prévues. Ma conscience ne me permet pas de fermer le jour de l’Aïd. Je suis installé ici depuis 10 ans. Je connais tous les malades de cette cité. L’absence d’un médicament pour certains est fatale pour leur santé. C’est pour ces malades-là que je tiens à ouvrir dans toutes les circonstances», nous dira Hamid pharmacien à Garidi à (Kouba) avec un haut sens des responsabilités. Il est à rappeler enfin, que le ministère du Commerce a prévu cette année des sanctions lourdes contre les commerçants défaillants. «Le manquement à ce contrat les exposerait à des sanctions pouvant aller jusqu’à la fermeture de leur commerce. Une amende allant de 3 à 10 millions de centimes et la fermeture du local pour une durée d’un à deux mois en cas de récidive sont entres autres sanctions auxquelles s’expose le commerçant contrevenant. En cas de non-paiement de l’amende imposée, l’affaire est déférée à la justice», avait écrit la direction du commerce de la wilaya d’Alger dans son communiqué.