Le ministère des Transports a un nouveau ministre. Boudjema Talai remplace Amar Ghoul. Que pourrait apporter de plus le nouveau ministre à ce secteur où plusieurs projets sont en attente comme celui du permis à points. Annoncé en grande pompe, le permis à points ne sera pas pour demain.
Prévu pour 2013, ensuite pour 2014, ce fameux document tant attendu par les usagers de la route ne sera pas prêt cette année ni même pas pour le début 2016, selon les professionnels. Pourtant le permis à points constitue un outil de lutte contre l’insécurité routière et ce devant le nombre de victimes sur nos routes qui dépasse tout entendement à tel point que l’Algérie est citée comme exemple en matière d’insécurité routière et d’accidentologie. Le constat est là.
Les chauffards auront le temps de sévir sur les routes et feront davantage de victimes. Les professionnels ne comprennent pas également l’argument du ministère des Transports concernant la mise en place d’un fichier national du permis de conduire pour recenser les conducteurs récidivistes. Pourquoi ce fichier prend-il autant de temps ? S’interrogent-ils. Le ministère cite trois qui entravent la concrétisation du projet du permis à points. La première raison est liée aux difficultés que rencontrent les commissions locales de retrait de permis pour la gestion d’un tel document.
L’entrée en vigueur de ce permis est tributaire de la réalisation de trois fichiers nationaux, à savoir le fichier national de cartes grises, un fichier national des permis de conduire et le fichier national des infractions. Sans la réalisation de ces trois banques de données, le permis à points ne verra pas le jour.Ce sont en fait les mêmes raisons qui ont été avancées en 2012, pour expliquer et justifier le report de la mise en vigueur de ce permis de conduire. Quatre ans après, rien de nouveau.
S’ajoute à ces raisons, la mise en vigueur du permis biométrique car, selon les responsables du ministère, le permis à points rentre dans le cadre du projet du permis biométrique. Une sorte de complémentarité.Pourtant, on ne cesse de répéter que la mise en place du système du permis de conduire à points et la révision des mesures de sanctions du Code de la route, représentent des conditions incontournables pour la réduction des facteurs de risque des accidents de la route.
Rappelant que le système actuel de sanctions des mauvais conducteurs est basé, notamment, sur le retrait immédiat du permis de conduire et le payement d’amendes forfaitaires. En novembre 2014, l’ex-ministre des Transports, Amar Ghoul, déclarait que le dossier du permis biométrique avance bien. Il avait affirmé qu’une commission composée de représentants du ministère de l’Intérieur et ceux des Transports s’attelait à finaliser l’ensemble des textes devant permettre l’élaboration du permis biométrique. Pour l’ex-ministre, il ne s’agit pas là d’un projet «facile» à mettre en œuvre en raison de ce qu’il implique comme travail intersectoriel.
Avant de pouvoir mettre en place ce document, il faudra mettre en réseau le fichier des infractions, celui des cartes grises et celui des permis de conduire. Il s’agit selon lui de sécuriser le document et de permettre aux forces de sécurité de mettre en application le permis à points qui sera finalement inclus dans le permis biométrique. C’est le ministère de l’Intérieur qui aura la charge d’élaborer ledit document au regard de l’expérience acquise avec l’élaboration du passeport biométrique.
Ines B.