Personnel de maintenance d’avion: Air Algérie lance un avis de recrutement

Personnel de maintenance d’avion: Air Algérie lance un avis de recrutement

Au huitième jour, le conflit social à Air Algérie est toujours au point de départ et aucune tentative de dialogue n’est enregistrée.

La compagnie a lancé un appel à candidature pour le recrutement de techniciens et d’ingénieurs de la maintenance aéronautique, à travers un placard publicitaire paru dans la presse nationale, qui fixe le dernier délai de dépôt des dossiers au 30 novembre. Ces recrutements dont on ne connaît pas le nombre sont destinés à couvrir les besoins de la compagnie en ces catégories pour l’année 2019, apprend-on de source auprès de la compagnie. “C’est une société en pleine évolution, qui va acquérir prochainement de nouveaux appareils, donc elle s’y prépare”, a-t-on affirmé de même source en précisant que pour être opérationnel, un technicien nécessite une formation de cinq ans.

Pris à part, cet appel à candidature porte des relents de menaces ou d’intimidations envers les techniciens de la maintenance aéronautique qu’en cas de poursuite de leur mouvement de grève, les personnes suspendues pourraient être remplacées. Mais, une source auprès de la compagnie a tenu à assurer du contraire et à écarter cette interprétation.  Cependant, le président du Syndicat national des techniciens de la maintenance des avions (SNTMA), Ahmed Boutoumi, a une toute autre opinion. Il soutient, en effet, que “le recrutement envisagé n’est pas destiné à couvrir un déficit en la matière, mais à nous menacer, nous les mécaniciens d’avion en grève. Ce n’est pas un simple acte de gestion”.

Selon lui, les dirigeants de l’entreprise se trompent, car à supposer que nous sommes 200 personnes à observer la grève, et qu’ils veulent nous remplacer par 200 autres nouvelles qu’ils recrutent parmi les nouveaux diplômés de l’université, ces dernières ne pourront pas faire face au travail actuel, en ce sens que “pour être rentables, elles nécessitent un minimum d’exercice de trois à cinq ans, pour avoir l’approbation pour la mise en service, conformément à la loi”. “Dans notre vision, il s’agit de deux choses l’une : soit une tentative d’intimidation, soit ils veulent recruter leurs enfants ou leurs connaissances”, a affirmé M. Boutoumi. Et de faire remarquer que, selon le règlement intérieur de la compagnie, pour être mécanicien d’avion, il faut obligatoirement avoir le diplôme de l’Institut d’aéronautique.

Or, “l’appel à candidature s’adresse aux diplômés de mécanique, d’électronique et des pointillés, qui veulent dire même d’agriculture”, a-t-il noté sur une pointe d’humour, non sans rappeler l’accord pour recruter exclusivement les diplômés de l’Institut d’aéronautique. En tout état de cause, a-t-il rappelé encore, “le recrutement de nouveaux techniciens et d’ingénieurs pour couvrir le déficit en personnel qualifié que connaît la compagnie est une vieille revendication du syndicat”. Et ce, en prévision du remplacement du personnel qui partira en retraite et avec l’agrandissement du marché. Mais, “jusqu’au mois dernier, la direction générale a complétement refusé cela”, a-t-il enfin rappelé.

AMAR R.