Enième acte d’agression perpétré contre le service des urgences de l’hôpital Ibn Rochd à Annaba, où la situation devient de plus en plus insoutenable.
Armés de bombes lacrymogènes, tasers, barres de fer et d’armes blanches, trois toxicomanes ont, très tôt dans la matinée d’hier, fait irruption au service des urgences de l’établissement hospitalier, attaquant le personnel médical de permanence, apprend-on de source sécuritaire.
Selon cette dernière, les trois malfrats, en état d’ébriété avancée, après avoir été confrontés avec une autre bande à l’extérieur de l’hôpital, se sont dirigés vers les urgences, pour se faire prendre en charge par suite des blessures occasionnées lors de leur rixe.
Selon notre source, les trois voyous ont aussitôt usé d’un ton agressif pour réclamer, sous la menace d’armes blanches, leur prise en charge et également l’approvisionnement en produits hallucinogènes.
«Mieux encore», les agresseurs ont, selon notre source, tenté, dans un premier temps, de cambrioler la caisse du service. Faisant une démonstration de force effrayante, les trois individus, déjà sous l’effet des psychotropes, ont avalé tous les produits pharmaceutiques se trouvant à leur portée de main, comprimés et alcool à brûler entre autres, ce qui a ravivé l’état hystérique des trois individus qui ont violenté le personnel médical en exercice et même les agents de sécurité intervenants.
Le bilan de l’agression selon la même source, fait état de cinq victimes: deux infirmières de permanence, la responsable de la caisse et deux agents de sécurité, tous violemment agressés.
Atteintes en plusieurs parties du corps, deux d’entre les victimes se trouvent au moment de la mise sous presse, en observation, nous précise-t-on.
Alertés, les services de police se sont aussitôt dépêchés sur les lieux du drame, où ils ont surpris les trois toxicomanes, armés jusqu’aux dents, en pleine prise en charge par le staff médical, sous la menace. Arrêtés, les trois mis en cause, dont deux originaire de la wilaya de Constantine, seront déférés aujourd’hui, par-devant le magistrat instructeur, près le tribunal de Annaba.
Ils seront poursuivis, comme précisé par notre source, pour coups et blessures volontaires, agressions de fonctionnaires en plein exercice de leurs fonctions, port d’armes prohibées, détention et consommation de psychotropes et destruction de biens d’autrui. Sur ce dernier acte, la même source a fait savoir qu’outre la panique provoquée au sein du personnel médical et les malades se trouvant sur les lieux, les trois drogués ont occasionné d’importants dégâts matériels, touchant notamment des équipements médicaux.
Il faut dire que ce n’est pas la première fois que le personnel médical des urgences du CHU Ibn Rochd est confronté à ce genre de cas.
Mais cette fois, la situation est dramatique. En témoigne l’ampleur du drame et les moments de frayeur vécus par le personnel médical et les malades eux-mêmes. La consternation des uns et des autres, quant à cette énième attaque dénote de la gravité de la situation sécuritaire prévalant au sein des urgences du CHU Ibn Rochd, le moins que l’on puisse qualifier, d’arène entre gangs et parfois entre familles, situation de plus en plus insoutenable pour le personnel en exercice: médecins, infirmiers et agents de service qui exercent dans des conditions où l’insécurité règne en maîtresse des lieux.