Personnes à besoins spécifiques : Vers la révision du montant de l’allocation, selon Ghania Eddalia

Personnes à besoins spécifiques : Vers la révision du montant de l’allocation, selon Ghania Eddalia
Par

Milina Kouaci

Peu d’associations intervenant dans le champ de la promotion des droits des personnes à besoins spécifiques ont un ancrage juridique qui leur permet de bénéficier de l’aide du ministère ou de celle de bienfaiteurs, a indiqué, dimanche, Ghania Eddalia, ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, en marge d’une rencontre sur «Le programme de développement communautaire, nouveaux horizons en direction du mouvement associatif activant au profit des personnes à besoin spécifiques».

S’agissant de la loi 02-09 pour la promotion des droits des personnes à besoins spécifiques, Mme Eddalia a indiqué que le ministère attend des propositions de son partenaire social pour son actualisation. Le nouveau texte de loi sera finalisé avant la fin de l’année en cours, a-t-elle précisé, rappelant que la loi en vigueur a pris en compte les besoins des personnes handicapées dans la conception des constructions publiques et privées. Par ailleurs, la ministre invite les associations, notamment celles qui œuvrent pour la promotion des droits des personnes à besoins spécifiques, à se rapprocher des autorités compétentes. Dans le même ordre d’idées, la ministre a indiqué que l’Etat «encourage le renforcement du mouvement associatif et l’action sociale des associations». Une déclaration qui intervient à un moment, justement, où des associations revendiquent la révision de la loi 12/06 relative à leurs activités et qu’elles qualifient de «liberticide», entravant l’action du mouvement associatif.

«En parallèle à l’éveil et la prise de conscience des citoyens, la loi en vigueur garantit le droit de créer des associations», a-t-elle ajouté à l’adresse des associations qui activent sans agrément du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales ou de son département. Elle rappellera, à l’occasion que «le président de la République a toujours appelé à la promotion des associations et encourage l’implication des acteurs associatifs dans le processus de développement local, national, en tant que promoteurs de la responsabilité sociale et de solutions pour le développement».

Par ailleurs, rappelant que «la conjoncture financière actuelle entrave la révision du montant de l’allocation aux personnes à besoins spécifiques», la ministre a promis «sa révision prochaine, d’autant que le montant de cette allocation est insuffisant pour subvenir aux besoins de cette catégorie de la société», ajoutant que «le secteur veille parallèlement à accompagner cette catégorie de la société pour une insertion socioprofessionnelle effective».

Abordant le programme de développement communautaire mis en place dans le but d’améliorer les conditions de vie des populations démunies vivant dans des territoires enclavés, la ministre fera savoir que sa réalisation n’a pas dépassé le taux de 3%. Ce qui est «minime», conclura-t-elle, attribuant cette situation au manque d’associations qui présentent des projets éligibles ainsi qu’au manque de compétences en matière de montage et gestion de projets chez certaines associations qui activent. C’est pourquoi le ministère a mis en place un programme de formation au profit des associations en vue d’une «meilleure performance et fiabilité». Au cours des cinq dernières années, 244 projets ont été financés pour le compte de 232 bénéficiaires, pour un montant de 756 millions de dinars.