ALGER – La ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la Femme a affirmé, lundi, que le nombre effectif des personnes aux besoins spécifiques en Algérie sera fixé au prochain recensement de la population en 2020.
Invitée du forum de la Chaîne I de la Radio nationale, la ministre a fait savoir que le nombre des personnes aux besoins spécifiques en Algérie « s’élève aujourd’hui à (01) million de personnes titulaires d’une carte d’handicap ».
Néanmoins, a estimé la ministre, « la réalité dépasse largement ce chiffre », ce qui a amené son secteur à saisir le ministère de l’Intérieur afin d’inclure une case spéciale dans les formulaires qui serviront au recensement prochain de la population, dans l’objectif de déterminer le nombre réel de cette catégorie.
Cette démarche permettra de « rationaliser davantage les dépenses et d’attribuer les aides accordées par le secteur de la Solidarité nationale à leurs véritables bénéficiaires », a précisé Mme Eddalia.
Abordant, dans ce contexte, les différents mécanismes dédiés à l’aide accordée à cette catégorie vulnérable, la ministre a cité un taux d’un (01) % des postes d’emploi au sein des entreprises publiques et privées, consacré par le législateur algérien, au profit des personnes aux besoins spécifiques, regrettant le non-respect de ce taux.
A ce propos, Mme Eddalia a rappelé que son secteur avait récemment procédé à un recensement au niveau des différents ministères, qui a fait ressortir que le ministère des Affaires religieuses et des Wakfs était le seul département ministériel ayant respecté le taux fixé par la loi N 09-02 relative à la Protection et à la promotion des personnes handicapées.
En matière d’aide sociale, la ministre a révélé que le fichier social pour la population, dont la création est déjà lancée « sera bientôt finalisé », sachant qu’il servira, au prochain mois de Ramadhan, à la distribution des aides.
Rappelant que les aides accordées par l’Etat lors du mois sacré de Ramadhan sont principalement assurées par le ministère de l’Intérieur, la ministre a affirmé que son secteur contribuait, à hauteur de 9 à 10%, aux opérations d’aides, notamment à travers les restaurants de solidarité auxquels un budget est consacré, au titre du Fonds national de Solidarité (FNS).
La première responsable du secteur a souligné que l’Etat poursuivait sa politique sociale, en dépit de la réduction des ressources financières, confirmée au sein de la Loi de finances actuelle qui consacre 21% du budget de l’Etat au secteur, soit plus de 8% du PIB.
Le développement de la croissance démographique d’une moyenne d’un million d’habitant/an, ainsi que la crise financière que traverse le pays, exigent le lancement d’une réflexion avec les autres ministères autour de l’élaboration d’une planification familiale à même de permettre aux pouvoirs publics de mettre sur pied une stratégie future pour rationaliser les dépenses et gérer directement les départements concernés, à l’image de la Santé, de l’Education et la formation, a indiqué l’intervenante.
La ministre est revenue, à cette occasion, sur les différentes politiques initiées par le ministère de la Solidarité nationale en matière de prise en charge des différentes catégories sociales, à l’image des autistes, expliquant, à cet égard, que 117 espaces au niveau des établissements d’éducation et d’enseignement spécialisé relevant du secteur profitent, jusqu’à présent, à près de 2000 enfants.
Elle a expliqué, dans ce sens, que les inscriptions au niveau de ces centres étaient ouverts tout au long de l’année. S’agissant des personnes âgées, Mme Eddalia a rappelé l’intérêt particulier porté par son secteur à cette frange, à travers notamment la prise en charge des personnes âgées, privées de la chaleur familiale, au niveau de 33 centres pour personnes âgées et 7 Diar Errahma.
Elle a fait savoir que le mécanisme de médiation assuré par les services de l’action sociale dans les différentes wilayas avait permis de replacer 300 personnes âgées dans leur milieu familial sur les 1760 pensionnaires de ces centres.
Abordant les différents mécanismes mis en place pour soutenir les jeunes, Mme Eddalia a dévoilé les dernières statistiques de l’Agence nationale de gestion du microcrédit (ANGEM) qui a accordé, en 2018, près de 50.365 crédits d’un montant de 11 milliards DA, des crédits ayant bénéficié à hauteur de 70% aux femmes. La même agence a octroyé 47.331 crédits au cours de l’année 2019 d’un montant de 10 milliards DA.
La ministre a annoncé, à ce titre, de nouvelles mesures de facilité afin de bénéficier de ces crédits en 2019, dont la possibilité d’accorder un deuxième crédit à un bénéficiaire ayant déjà remboursé le premier, outre la possibilité de demander un crédit de la même agence, sur le portail électronique du ministère.