La maïsiculture dans la wilaya d’Adrar a des perspectives prometteuses pour peu de lui assurer le soutien et l’accompagnement nécessaires, de l’avis de professionnels et opérateurs.
La direction des Services agricoles (DSA) a fait état d’une superficie de 1.663 hectares consacrée l’an dernier à la filière, dont 173 ha à la culture du mais en grain ayant donné une production de 6.920 quintaux, et 1.490 ha au maïs d’ensilage ayant produit 596.000 quintaux.
Pour la saison actuelle, la superficie dédiée à la maïsiculture a plus que doublé pour atteindre les 3.967 ha, prévoyant ainsi une hausse sensible de la production, notamment le maïs d’ensilage au fort rendement par rapport au maïs en grain, a-t-on précisé.
A la DSA, on a fait remarquer que la levée du soutien sur le maïs en grain n’a pas découragé les agriculteurs à aller vers ou à poursuivre la production du maïs d’ensilage, au rendement plus élevé, et que les efforts sont maintenues avec la tutelle concernant l’accompagnement de la production du maïs en grain.
Les contraintes auxquelles est confrontée la filière, notamment en matière de commercialisation, de soutien et d’accompagnement, risque de conduire de nombreux agriculteurs à se détourner du maïs en grain, en dépit de la nette réussite de sa culture dans la wilaya d’Adrar, en termes de qualité et de quantité, a affirmé, de son côté, le président de l’association des agriculteurs de la commune de Tsabit, Mohamed Hida.
Coûts élevés de production, appel à la réintroduction du soutien destiné aux producteurs
Parmi les difficultés rencontrées par les agriculteurs, la cherté des prix des fertilisants, la levée du soutien de 2.000 DA/Quintal qui était accordé à la production de maïs en grain, en plus des coûts de transport supportés pour acheminer la production des exploitations agricoles vers l’antenne de l’Office national des aliments de bétail -ONAB- de Bougtob (wilaya d’El-Bayadh).
Le président du conseil interprofessionnel de la filière des céréales dans la wilaya d’Adrar, Abdallah Oum El-Gheith, a appelé, de son côté, le ministère de tutelle à envisager la réintroduction du soutien destiné aux producteurs de maïs en grain et à porter le prix du quintal de ce produit à au moins 5.000 DA/Quintal, au regard des coûts élevés des cultures céréalières dans la région.
M. Abdallah Oum El-Gheith juge « inconcevable » de considérer au même prix le quintal de céréales produites dans les wilayas du Nord et irriguées par les eaux de pluies, avec celui produit dans le Sud avec une irrigation sous pivot lourde de charges (forages et électrification) pour l’agriculteur.
L’avenir « prometteur » de la maïsiculture dans la wilaya d’Adrar reste « tributaire » de l’accompagnement et de l’encouragement par les instances de tutelle, surtout eu regard de la qualité du maïs en grain produit localement, « de loin meilleure » que celui importé, selon les analyses de qualité effectuées en laboratoire mais aussi de l’avis même des éleveurs, estime le responsable.
Pour M. Oum El-Gheith, il ne s’agit pas de lier le soutien accordé pour la maïs en grain au volume financier de ce soutien, mais à la qualité du produit qui ne manquera pas de se répercuter positivement sur la santé animale (bétail et volaille) et, de là, sur la santé du consommateur, l’élément le plus important de cette chaine alimentaire.