Yazid Alilat

Selon le ministère de l’Agriculture, la maladie, officiellement reconnue, a déjà fait des ravages dans 12 wilayas, avec la perte d’au moins 1.000 têtes d’ovins. Les services vétérinaires du ministère de l’Agriculture ont indiqué que des analyses des prélèvements effectués sur des ovins et des camelins malades ont confirmé qu’ils sont atteints de la peste des petits ruminants. El Hachemi Karim Kaddour, directeur des Services vétérinaires (DSV) au ministère de l’Agriculture, du Développement rural et de la Pêche, a indiqué dimanche que les pertes se sont établies, pour le moment, entre 1.000 à 1.200 têtes d’ovins, en raison de la peste des petits ruminants, à travers 12 wilayas. Selon la même source, ces pertes ont été enregistrées dans plusieurs wilayas, notamment Biskra, Djelfa, Oum el Bouaghi, Tébessa, Médéa, Saïda, Tiaret, Laghouat, Naâma et Tlemcen.
Or, ce n’est pas le cas», estime un vétérinaire, cité par TSA. «La peste des petits ruminants touche principalement les chèvres et moutons. La maladie sévit surtout en Afrique de l’Ouest. En 2008, des foyers ont été signalés au Maroc. Quatre ans après, un foyer a été enregistré en Tunisie. Les animaux infectés excrètent le virus par les larmes, les sécrétions nasales, les expectorations et les matières fécales», explique t-il. «Quand la maladie apparaît dans une zone, la mise en quarantaine, le contrôle des déplacements, l’abattage sanitaire, ainsi que le nettoyage et la désinfection, doivent être appliqués. En dehors de la vaccination et d’un traitement symptomatique, visant à réduire la mortalité, aucun traitement curatif n’existe contre la maladie», affirme encore ce vétérinaire.
Pour autant, les éleveurs touchés par la perte de leur cheptel, infecté et abattu, demandant des indemnisations de l’Etat, faute de remboursement des assurances. Selon le président de l’Association nationale des éleveurs, les assureurs leur demandent de ne pas effectuer de transhumance de leur cheptel pour pouvoir bénéficier d’une assurance.» «En outre, ils n’ont pas d’assurance contre les pertes de leur cheptel», ajoute t-il, avant de souligner que «les assureurs disent aux éleveurs qu’ils ne peuvent souscrire une assurance s’ils effectuent, périodiquement, une transhumance au cheptel».
Il estime dans une déclaration à la radio nationale que «les éleveurs ne répondent pas à cette condition, car les pâturages, contrairement aux véhicules, se trouvent dans toutes les wilayas.» Le DG de la CRMA, Cherif Benhabyles explique de son côté que «le problème qui se pose par rapport à l’assurabilité du risque est l’authentification du cheptel». «Je pense que le ministère de l’Agriculture a lancé toute une étude sur la problématique de l’identification du cheptel.» «Pour nous, a-t-il affirmé, c’est un préalable très important pour la prise en charge de ce type de risque par rapport aux éleveurs, qui font des déplacements, dans plusieurs wilayas, et que le risque est beaucoup plus important.» «Pour l’assurance, il y a certains préalables, on ne peut assurer que le cheptel qui est vacciné, et c’est à partir de là qu’on peut jouer notre rôle comme il se doit», souligne le DG de la CRMA. Il a expliqué que «l’assurance est un acte économique, qui permet aux éleveurs de se mettre en conformité et de vacciner leur cheptel.»