La Société des Eaux et de l’Assainissement d’Alger (SEAAL) a informé ses clients qu’une fuite importante s’est produite sur une canalisation principale de transport d’eau dans la zone de Berridja, à Staoueli, dans la matinée du vendredi 21 mars 2025. Cet incident a nécessité une intervention d’urgence pour réparer l’infrastructure endommagée.
En raison des travaux en cours, SEAAL a annoncé des ajustements temporaires du programme de distribution d’eau potable dans plusieurs quartiers des communes de Staoueli et Chéraga. Les zones concernées par ces perturbations sont :
- Commune de Staoueli : Quartier Khayati, zone Blouta, quartier 872 Logements Promotionnels Privés Ben Dada, Azur, Haouch Dourane et quartier Berridja.
- Commune de Chéraga : Bouchawi Maritime, quartier 602 Logements, Kessabine et Haouch Es-Simia « Djerâoune Belkacem ».
Ainsi, SEAAL a assuré que ses équipes techniques sont pleinement mobilisées pour achever les réparations dans les meilleurs délais. L’entreprise prévoit un rétablissement progressif de l’alimentation en eau dès la soirée du samedi 22 mars 2025, une fois les réservoirs principaux remplis.
Si les travaux annoncés par SEAAL permettent de pallier cette coupure spécifique, cet épisode illustre un sujet plus large et récurrent en Algérie : la gestion et la distribution de l’eau potable. Depuis plusieurs années, les coupures et restrictions sont devenues fréquentes, en particulier dans les grandes villes comme Alger.
Inauguration de la station de dessalement de l’eau de mer de Cap Djinet
Il y a une dizaine de jours, le président de la République a inauguré l’usine de dessalement de l’eau de mer « Cap Djinet 2 » dans la wilaya de Boumerdès. Cette infrastructure stratégique, dotée d’une capacité de production de 300.000 m³ par jour, marque une avancée majeure dans le renforcement de la sécurité hydrique du pays.
La cérémonie d’inauguration s’est déroulée en présence de plusieurs hauts responsables, dont le Général d’Armée Saïd Chanegriha, chef d’État-major de l’ANP, ainsi que les ministres de l’Énergie, de l’Intérieur et de l’Hydraulique.
Lors de cette visite, le chef de l’État a suivi un exposé détaillé sur les différentes étapes de réalisation de l’usine, qui s’étend sur 18 hectares et permet d’alimenter non seulement la wilaya de Boumerdès, mais aussi plusieurs wilayas limitrophes. Ce projet s’inscrit dans le cadre du programme national de dessalement initié par le président Tebboune. Celui-ci prévoit donc la construction de cinq grandes stations de dessalement dans les wilayas d’El Tarf, Béjaïa, Boumerdès, Tipasa et Oran, chacune avec une capacité de 300.000 m³ par jour.
Une réponse aux défis hydriques du pays
L’Algérie, à l’instar de nombreux pays, est confrontée à une raréfaction croissante des ressources en eau en raison de sécheresses de plus en plus longues et fréquentes. Face à cette urgence, le gouvernement a adopté une stratégie multidimensionnelle pour garantir l’approvisionnement en eau potable et assurer une gestion durable des ressources hydriques.
L’un des axes majeurs de cette politique repose sur le dessalement de l’eau de mer. Les responsables ont construit cinq grandes stations en un temps record Avec un investissement de 2,4 milliards de dollars.
D’ici à 2030, six autres usines viendront renforcer ce dispositif, faisant du dessalement une solution incontournable pour assurer la sécurité hydrique.
En complément du dessalement, l’Algérie mise sur la réutilisation des eaux usées dans l’agriculture et l’industrie afin de réduire la pression sur les ressources naturelles.
Aujourd’hui, le pays dispose de 240 stations d’épuration, mais seulement 50% des eaux usées sont traitées. L’objectif est d’atteindre 60% de réutilisation d’ici à 2030, nécessitant une modernisation des infrastructures et une optimisation des capacités de traitement.
Vers une gestion plus durable des ressources hydriques
Pour renforcer la résilience urbaine face aux crises hydriques, l’Algérie pourrait s’inspirer de modèles innovants tels que les « villes éponges » en Chine et en Allemagne. Ce concept repose sur la transformation des espaces urbains imperméables en zones capables d’absorber et de filtrer l’eau de pluie.
Cette approche permettrait non seulement de réduire les risques d’inondation, mais aussi d’optimiser la gestion des eaux pluviales pour un usage domestique ou agricole.
Par ailleurs, la numérisation et les innovations technologiques deviennent essentielles pour optimiser la gestion des infrastructures hydriques et améliorer le stockage et la distribution de l’eau. Si la création de nouveaux forages constitue une solution d’urgence pour répondre aux besoins en irrigation, elle n’est pas viable sur le long terme.
La surexploitation des aquifères, notamment dans les régions de Ouargla et El Oued, peut provoquer une remontée des nappes phréatiques, entraînant des inondations agricoles et la salinisation des sols. L’absence de systèmes de drainage adéquats aggrave cette situation, mettant en péril les terres fertiles.
Pour préserver ces ressources, les experts recommandent la mise en place de « contrats de nappe », visant une gestion durable et intersectorielle de l’eau. De plus, une meilleure planification agricole permettrait d’adapter la production aux ressources disponibles et d’encourager des techniques d’irrigation économes en eau.