France Télévisions s’apprête à lancer, dès le 28 octobre, « Petite Casbah », une nouvelle série animée qui plonge les spectateurs dans l’Alger de 1955, à la veille de la guerre d’Algérie.
Cette production ambitieuse vise à aborder un pan souvent occulté de l’histoire, la décolonisation, en proposant un récit accessible à tous, à travers les yeux d’enfants. La série sera disponible sur Auvio dès le 19 octobre, avant d’être diffusée quotidiennement sur France 4 et accessible en ligne sur la plateforme jeunesse Okoo ainsi que sur Auvio en Belgique.
Étalée sur six épisodes de 26 minutes, « Petite Casbah » suit les aventures de quatre enfants : Lyes, Khadidja, Ahmed et Philippe, âgés de 10 à 12 ans. Dans la vieille ville d’Alger, la Casbah, ils se retrouvent dans une cabane sur les toits, où leur quotidien est bouleversé par l’arrestation de Malek, le grand frère de Khadidja.
Portés par la solidarité et l’amitié, les jeunes explorent la ville en quête d’indices autour d’un mystérieux carnet noir trouvé dans les affaires de Malek, leur menant à travers un labyrinthe d’énigmes et de secrets enfouis.
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Donner la parole aux enfants pour comprendre l’histoire
Contrairement aux œuvres classiques sur la guerre d’Algérie, « Petite Casbah » s’attache à dépeindre une période encore exempte de violence dans la capitale. Selon Pierre Siracusa, directeur de l’unité jeunesse, animation et éducation chez France Télévisions, l’idée n’est pas de raconter la guerre en elle-même, mais de montrer comment une bande d’enfants, issus de différentes communautés, se rassemblent et s’interrogent sur leur environnement en pleine mutation. Cette approche permet de traiter l’histoire avec une certaine délicatesse, évitant les affrontements tout en dévoilant les tensions naissantes.
La série s’inspire du succès de « Les Grandes grandes vacances », une série animée sur la Seconde Guerre mondiale diffusée en 2015, qui avait su captiver le jeune public et éveiller les consciences sur des faits historiques. « Petite Casbah » reprend cette ambition d’offrir une fenêtre sur le passé, tout en apportant un souffle nouveau à la narration : celle des enfants qui s’emparent de l’histoire pour mieux la comprendre.
Un projet pédagogique pour nourrir le dialogue et la mémoire
Au-delà de l’animation, « Petite Casbah » se veut aussi un outil pédagogique.
France Télévisions, en collaboration avec la plateforme éducative Lumni, proposera des contenus complémentaires, notamment des pastilles documentaires de cinq minutes, permettant aux jeunes spectateurs d’explorer les différentes cultures et réalités de l’Algérie des années 1950. Ces documents, qui aborderont notamment le quotidien des familles et les particularités de chaque communauté, visent à enrichir le récit et à favoriser un dialogue intergénérationnel au sein des foyers.
En réunissant des partenaires tels que le studio belge Panique ! et le studio français Darjeeling, cette coproduction internationale ambitionne de contribuer à une meilleure représentation de l’histoire algérienne sur la scène audiovisuelle. En abordant la décolonisation par le prisme de l’enfance, « Petite Casbah » offre un récit réconciliateur, capable de susciter la réflexion sans être polémique, et de toucher un large public grâce à la richesse de son approche.