Pétrole : après 3 ans d’arrêt, l’Algérie exporte à nouveau vers ce pays d’Afrique

Pétrole : après 3 ans d’arrêt, l’Algérie exporte à nouveau vers ce pays d’Afrique

En mars 2025, l’Algérie a repris pied sur le marché nigérian avec 1,38 million de barils de pétrole brut exportés, dans un contexte africain sous tension.

Selon les données de l’Unité de Recherches Énergétiques Attaqa, basée à Washington, cet échange, le premier entre les deux pays depuis près de trois ans, constitue un évènement rare pour les flux pétroliers algériens, traditionnellement orientés vers l’Europe et, dans une moindre mesure, l’Asie.

Avec deux cargaisons distinctes, une de brut et une de naphte, cumulant 1,38 million de barils, soit l’équivalent de 44 000 barils par jour, cette reprise des exportations vers Abuja souligne la singularité de la demande nigériane dans un contexte continental marqué par de profondes tensions énergétiques.

1,38 million de barils de pétrole algériens exportés vers le Nigeria : un événement rare dans le commerce énergétique africain !

Le Nigeria a été la seule destination africaine du pétrole algérien sur cette période. Un fait notable, tant l’essentiel des flux énergétiques algériens est traditionnellement absorbé par l’Europe (France en tête) et l’Asie.

De plus, ce mouvement est d’autant plus notable qu’il marque le premier échange d’hydrocarbures entre Alger et Abuja depuis mai 2022, date à laquelle le Nigeria avait importé une cargaison de 264 300 barils d’essence algérienne.

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Jusqu’ici, l’Afrique restait largement marginale dans la stratégie exportatrice de l’Algérie, dominée par les marchés européens et asiatiques. Ce retour vers le sud pourrait annoncer un rééquilibrage subtil dans la politique énergétique algérienne.

Par ailleurs, sur l’ensemble du premier trimestre 2025, les exportations algériennes de pétrole brut et de produits pétroliers transportés par voie maritime ont connu une baisse notable. Elles sont passées de 757 000 barils par jour en 2024 à 723 000 barils par jour cette année. Le détail est révélateur…

  • 345 000 barils/jour proviennent du pétrole brut ;
  • 378 000 barils/jour sont constitués de produits pétroliers raffinés.

Parmi ces produits, le naphte s’impose comme la star de l’exportation algérienne au premier trimestre. Avec 191 000 barils par jour, devant le fioul (101 000 barils/jour).

Derrière la façade pétrolière du Nigeria : premier producteur d’Afrique, mais en quête de carburant

Que le Nigeria, premier producteur de pétrole brut en Afrique avec près de 1,4 million de barils par jour fin 2024, ait besoin d’importer du pétrole algérien a de quoi surprendre. Détenteur de 37,28 milliards de barils de réserves, deuxième seulement derrière la Libye. Le Nigeria reste paradoxalement en proie à une crise chronique de carburant.

Selon la plateforme Attaqa, deux facteurs expliquent cette situation :

  • La vulnérabilité de son infrastructure pétrolière, régulièrement cible d’attaques et de vols de pétrole ;
  • Les difficultés d’approvisionnement interne. Malgré la mise en service début 2024 de la raffinerie Dangote, la plus grande d’Afrique. Avec une capacité théorique de 650 000 barils par jour.

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L’importation de brut et de naphte algérien en mars pourrait ainsi être perçue comme une tentative du Nigeria de pallier temporairement ses propres insuffisances structurelles.

En somme, le pétrole algérien signe son grand retour au Nigeria après trois ans d’absence !