WASHINGTON – L’offre OPEP diminuera davantage en 2020 sous l’effet d’une baisse attendue des extractions en Arabie Saoudite et du recul des productions en Iran et au Venezuela, prévoit l’Agence américaine d’information sur l’énergie (EIA) dans son nouveau rapport mensuel sur les projections à court terme des cours pétroliers.
La production cumulée des 14 membres de l’Organisation des pays exportateurs de pétrole devrait reculer en 2019 de 1,8 millions de barils/jour (mbj) à 30,2 mbj comparé à 2018. Pour 2020 l’EIA anticipe également une nouvelle baisse de 0,5 million de barils/jour.
L’agence américaine explique que le taux de conformité élevé de l’Arabie Saoudite à l’accord d’ajustement de production et la baisse continue des extractions en Iran et au Venezuela devraient maintenir la tendance baissière de l’offre OPEP jusqu’à 2020.
La production cumulée de l’Iran et du Venezuela a reculé d’environ 2,8 mbj en juin dernier pour s’établir à 2,4 mbj comparé à la même période de l’année dernière.
Depuis le retrait américain de l’accord sur le nucléaire iranien et la décision de Washington de rétablir les sanctions contre Téhéran en novembre 2018, la production de l’Iran a chuté de 1,7 millions de barils/jour.
Ces facteurs ont contribué à ramener l’offre OPEP à son plus bas niveau depuis la mi-2014, note l’EIA.
L’Irak et les Emirats arabes unis seront les principales sources de croissance de la production OPEP en 2019, selon les mêmes projections.
Parmi les membres africains de l’OPEP, le Nigeria sera le seul pays qui maintiendra une tendance haussière de sa production jusqu’à 2020. L’offre libyenne restera à son niveau actuel de 1,63 million de barils/jour.
Mais des incertitudes pèsent toujours sur la production de la Libye en raison des ruptures d’approvisionnement qui représentent un risque important jusqu’en 2020 en plus de la situation sécuritaire très précaire dans ce pays maghrébin, relève le rapport.
Pour l’Algérie, la production est restée stable au deuxième trimestre de l’année en cours à 1,02 million de barils/jour contre 1,01 million de baril au premier trimestre, selon les mêmes données.
En parallèle, l’agence américaine avance que l’accord OPEP+, conclu en 2016 entre l’OPEP et dix autres producteurs de brut dont la Russie, restera en vigueur jusqu’au premier trimestre 2020.
La baisse de l’offre OPEP va contribuer à une réduction des stocks mondiaux au troisième trimestre qui vont rapidement se reconstituer au quatrième trimestre pour atteindre un marché équilibré en 2020.
Côté prix, l’agence table sur un prix moyen du Brent sur le marché spot de 67 dollars au deuxième semestre. Les cours du Brent devraient se maintenir au même niveau en 2020.
En parallèle, l’EIA a abaissé sa prévision pour la croissance de la demande pétrolière mondiale qui devrait progresser de 1,1 million de barils/jour en 2019, soit une baisse de 0,2 million barils/jour comparées à ses projections de juin.