L’attaque d’une pharmacienne d’officine par un toxicomane qui a ensuite tenté de mettre le feu a son local à Tebessa, le mardi 25 mai 2021 dernier, a provoqué l’ire de l’opinion publique et des travailleurs du secteur de la santé.
En effet l’extrême violence de la vidéo illustrant un toxicomane agressant une pharmacienne d’officine après que cette dernière ait refusé de lui vendre des psychotropes a poussé des syndicats et des collectifs de droits de l’homme, à exiger que l’auteur de cet acte immoral soit puni et que les pharmaciens, souvent exposés à ce type d’attaques, soient protégés.
La vidéo publiée par la page « Santé News » qui a été largement a relayée, montre comment la pharmacienne s’est retrouvée avec des brûlures aux membres inférieurs et a subi, par la même occasion un traumatisme psychologique à la suite de l’agression qui a failli lui coûter la vie.
Dans ce contexte, le président du Syndicat national algérien des pharmaciens d’officine, Messaoud Belambri, a appelé le Président de la République ainsi que le Premier ministre à adresser des instructions et des directives à tous les ministères concernés afin de prendre les mesures nécessaires pour mettre fin a ces attaques moins inhabituelles contre les pharmacies par des toxicomanes qui essaient de se procurer des psychotropes sans ordonnance.
Le syndicat a qualifié la situation de « très dangereuse, car les pharmaciens s’engagent dans leurs activités quotidiennes dans la peur et l’intimidation. Ce qui rend l’intervention des ministères vitale.
« La pharmacienne a été presque brûlée vive à l’intérieur de sa pharmacie par un délinquant, qui a ensuite pris la fuite », a déclaré dans un communiqué le Président du SNAPO.
Dans sa déclaration, le syndicat a exprimé sa solidarité avec la pharmacienne et s’est dit « prêt à fournir diverses formes d’assistance et de soutien d’ordre matériels et moraux afin qu’elle continue à travailler et puisse reprendre une vie normale. »
La pharmacienne souffre de brulures aux membres inférieurs
Messaoud Belambri a insistĂ© sur la frĂ©quence de ces incidents qui selon lui sont « quotidiens et de divers degrĂ©s, ils vont de la violence verbale Ă l’agression physique et Ă l’utilisation d’armes blanches et peuvent mener au meurtre. Il ne devrait jamais rester impuni. »
Le syndicat a regrettĂ© qu’aucune rĂ©action ou condamnation n’ait Ă©tĂ© Ă©mise par les responsables du secteur de la santĂ© en AlgĂ©rie « ce qui suggère que la vie des professionnels de la santĂ© Ĺ“uvrant au service des citoyens est sans valeur et que nous devons accepter ces attaques qui mettent nos vies et la vie de nos employĂ©s et nos familles en danger ».
Le SNAPO urge donc les autoritĂ©s compĂ©tentes de prendre des mesures urgentes et concrètes pour protĂ©ger les pharmaciens notamment en rouvrant le dĂ©bat sur le dossier de la vente de mĂ©dicaments comprenant des substances psychotropes, en Ă©voquant l’adoption du nouveau dĂ©cret du Conseil du gouvernement et sa publication le 16 mai 2021.
Le Syndicat a appelé à la préparation et à la rédaction urgente d’instructions ministérielles, en particulier celles relatives à la classification des substances psychotropes, la création de comités locaux et d’un comité national de lutte contre la toxicomanie ainsi que l’instauration de procédures novatrices dans la lutte contre le trafic de substances psychotropes et du phénomène de la dépendance.
Le président du syndicat a déploré la non-publication ou la publication tardive de nombreux décrets qui jouent « un rôle fondamental dans la protection des professionnels du secteur de la santé ».