BELGIQUE – Après l’abdication de son père, Albert II…
Philippe de Belgique est devenu ce dimanche officiellement le septième roi des Belges en prêtant le serment constitutionnel devant le Parlement, une heure et demie après l’abdication de son père, le roi Albert II.
«Je jure d’observer la Constitution et les lois du peuple belge, de maintenir l’indépendance nationale et l’intégrité du territoire», a solennellement déclaré Philippe en néerlandais, français et allemand, les trois langues nationales, devenant officiellement à 53 ans le nouveau chef de l’Etat.
«Toute la confiance» d’Albert II
Albert II, le roi des Belges depuis vingt ans, avait un peu plus tôt abdiqué ce dimanche au Palais royal à Bruxelles, en faveur de son fils aîné Philippe. Après 20 ans de règne, Albert II, 79 ans, a signé l’acte d’abdication dans la grande salle du trône peu après 10h45 en présence de plus de 200 invités, les membres du gouvernement et les représentants des corps constitués. Avant que Philippe ne devienne le septième roi des Belges après sa prestation de serment, c’est le gouvernement qui a exercé les pleins pouvoirs le temps d’un court interrègne.
Au cours d’une courte et dernière allocution, retransmise en direct à la télévision, Albert II a exprimé «toute sa confiance» à Philippe. «Philippe, tu as toutes les qualités de coeur et d’intelligence pour très bien servir notre pays dans tes nouvelles responsabilités», a-t-il lancé. Aux hommes politiques présents, il a déclaré: «ma dernière recommandation: travaillez sans relâche à la cohésion de la Belgique».
«Un gros kiss!»
La voix brisée par l’émotion, Albert II a surpris l’assistance en utilisant une formule familière franco-anglaise pour exprimer son affection à son épouse Paola: «simplement merci et un gros kiss!». Assise à quelques mètres, cette dernière a essuyé une larme. Né le 6 juin 1934, le deuxième fils de Léopold III et de la reine Astrid était devenu le roi Albert II le 9 août 1993, après le décès inopiné de son frère le roi Baudouin, qui n’avait pas d’enfant.
Durant son règne, Albert II a consacré beaucoup d’énergie à défendre la cohésion du pays lorsque le conflit politique entre francophones et néerlandophones s’est aggravé à l’été 2007, puis de nouveau après les élections de juin 2010. Il avait annoncé le 3 juillet sa décision d’abdiquer, en mettant en avant sa fatigue et sa santé fragile à 79 ans. «Après 20 ans de règne, j’estime que le moment est venu de passer le flambeau à la génération suivante», avait-il expliqué.