Philippe Nguyen, Directeur général de Wana Consulting « La gestion informatique au sein de l’entreprise fait défaut »

Philippe Nguyen, Directeur général de Wana Consulting « La gestion informatique au sein de l’entreprise fait défaut »

Wana Consulting a intégré deux nouveaux procédés ou systèmes de gestion informatique destinés à l’amélioration du service informatique de l’entreprise algérienne. Grâce au système de l’infogérance et l’externalisation informatique, ses clients ont protégé leur réseau de différentes failles et attaques cybernétiques. Dans cet entretien, paru dans les colonnes de (L’Eco n°112, du 16 au 31 mai 2015), le Dg de Wana Consulting Philippe Nguyen nous explique l’importance d’entretenir son réseau informatique.

L’Eco : Wana Consulting s’est spécialisé en Algérie dans l’infogérance et l’externalisation informatique. L’entreprise algérienne a-t-elle adopté facilement ces concepts ?

Philippe Nguyen : Wana Consulting est une société de service en ingénierie informatique spécialisée en infrastructure informatique créée en 2008. C’est une filiale algérienne du groupe français Aster Consulting. A ses débuts, Wana Consulting s’est consacré à proposer des prestations de services informatiques classiques et ce, avant de se spécialiser et se positionner dans la gestion d’infrastructures et le support aux utilisateurs, en Algérie. Nous assistons le client dans la gestion de son réseau et service informatique. Nos services sont assurés par un ensemble de compétences qualifiées. Nous pouvons dire que nous sommes l’unique précurseur du service infogérance, en Algérie.

Nous avons commencé à proposer des solutions informatiques à nos clients, ensuite et après avoir détecté plusieurs défaillances au niveau de la gestion de leur système informatique, nous avons opté pour l’adoption du système de l’infogérance que nous leur avons exposé. Nous avons travaillé avec ce système avec plusieurs entreprises algériennes, à savoir, pharmaceutiques, de télécommunication, de l’énergie.

Grâce à notre expérience et notre équipe, nous avons pu fidéliser et travailler avec plus de 300 clients de toutes tailles et tous secteurs confondus. Nous sommes très optimistes quant à notre évolution sur le marché algérien, bien qu’au début de notre mission, nous avons été déçus par la perte d’un contrat avec un opérateur public algérien. Nous avons travaillé sérieusement sur ce projet qui a été annulé par la suite au gré à gré et du coup, nous avons été dans l’obligation de chercher d’autres projets pour couvrir nos dépenses et charges sociales. C’était une introduction un peu difficile pour nous, mais nous nous sommes rattrapés par la suite en travaillant sur des prestations diverses et classiques comme l’intégration et du consulting concernant certaines installations complexes et nous accompagnons le client durant tout le processus d’installation du réseau, des serveurs ainsi que les systèmes de sécurité.

Mais très vite, nous avons constaté que cette activité est très répandue sur le marché algérien et la concurrence est accrue, donc nous avons opté pour un nouveau créneau qui est l’infogérance et l’externalisation informatique. Le marché algérien est vierge en la matière.

En quoi consiste votre système et comment assurer la traçabilité dans la gestion informatique ?

Notre rôle à nous est de gérer toute l’informatique du client, bien sûr à sa demande. C’est un service nouveau sur le marché algérien. Le principe de travail est simple, nous réglons les problèmes information du client nous-mêmes à travers l’intervention de nos techniciens qui prennent en charge la gestion complète du réseau informatique du client qu’il soit lié à l’imprimante, au réseau ou à la sécurité des données. Malgré les débuts difficiles pour notre entreprise, nous avons pu quand même décrocher un contrat important avec la compagnie pétrolière algérienne Sonatrach, ce qui nous a aidés à nous faire connaître sur le marché algérien.

Bien que nos qualifications dans le service intégration soient inégalées, aujourd’hui, nous sommes beaucoup plus sommés dans l’infogérance. Cette prestation représente 75% de notre chiffre d’affaires global. Ce qui est très important pour l’évolution et le développement de nos solutions entreprises sur le marché algérien. Je précise, également, que nous disposons, en Algérie, d’un centre de service (CDS) capable de recueillir et traiter les demandes des clients et entrepreneurs rapidement et efficacement. Ce service est doté de meilleures pratiques et référentiels ITIL, des plateformes industrialisées et comprend des équipes formées sur notre technologie et celle du marché. Comme je l’ai dit, grâce à ce nouveau service proposé à l’entreprise algérienne, nous avons pu, après trois ans de prospection et découverte du marché algérien, évaluer notre demande et réaliser une croissance à deux chiffres. Et actuellement, nous sommes à l’aise dans notre activité et nous absorbons très bien nos dépenses.

Il faut savoir que notre stratégie n’est pas basée sur le produit mais plutôt sur le service ce qui nous offre plus d’avantages. De plus, nous nous axons particulièrement sur l’innovation et la prestation intellectuelle. D’ailleurs, j’ai même interdit la vente de matériel informatique à des non clients, sauf à nos clients qui ont déjà un contrat de licence. Nous avons notre propre clientèle avec laquelle nous travaillons sur des projets très importants comme celui de Sonatrach. Un projet de taille pour nous car, comme nous le savons, si l’entreprise ne maîtrise pas l’informatique, elle se confrontera à des difficultés.

Donc, l’idéal est de prévenir ces difficultés et les gérer par un meilleur service comme nous le proposons via notre prestation intellectuelle l’infogérance. Quant à nous, nous travaillons sur cahier des charges afin d’éviter des embrouilles, notamment, de paiement. Il faut reconnaître que la difficulté qui nous percute le plus sur le marché algérien n’est pas la réglementation ou l’accès au marché mais plutôt le retard de paiement de nos services et prestations pour certaines entreprises ou clients.

Le réseau informatique en Algérie est assez compliqué et peu développé. Comment pourriez-vous gérer votre activité et celle des entreprises dans ces conditions?

C’est vrai qu’il y a des entreprises qui n’ont pas un service informatique efficace, mais il y a d’autres qui ont un service informatique très bien combiné. Etant donné que notre rôle est de proposer des solutions, audits et conseils aux entreprises, nous avons lancé, en Algérie en 2012, le premier centre de service informatique permettant l’assistance à distance industrialisée, puis en 2013, la première offre de Managed Security Service Provider (MSSP) pour les TPE et PME. Ce nouveau service permet aux entreprises d’externaliser leurs services informatiques et de se concentrer sur leurs cœurs de métier. De plus, nous avons proposé tout un packaging qui contient une panoplie de services informatiques à l’entreprise. Nous proposons déjà des services à l’externe, à proximité et à distance afin d’éviter au client la peine du déplacement car 60% à 70% des problèmes informatiques peuvent être gérés à distance.

Donc, nous proposons une assistance professionnelle à distance où toute l’équipe se mobilise pour régler le problème de manière professionnelle et transparente pour assurer la traçabilité. Il faut savoir qu’avant d’élaborer un schéma de travail à suivre, nous établissons d’abord un carnet de santé du matériel et du service informatique de l’entreprise afin de détecter le problème et le régler. Nous faisons une évaluation et préconisation continuelles.

Que pensez-vous de la gestion informatique de l’entreprise algérienne et quelles sont les conséquences de sa défaillance sur sa rentabilité?

Il y a des entreprises où les systèmes de gestion informatique ne répondent pas aux normes internationales. Par ailleurs, le problème est que celles qui ont un bon service informatique se confrontent au souci de la gestion. La raison de la mauvaise gestion est due au manque de connaissances et de formation sur les différents du support mais surtout à la gestion du débit où la plupart des entreprises ne se rendent pas compte de la saturation de la bande passante en raison des téléchargements et visualisation des vidéos. C’est ce qui impose certaine restriction sur l’utilisation de l’internet afin d’éviter des problèmes de ce genre.

Notre objectif est d’aider les entrepreneurs algériens et étrangers installés en Algérie à mieux gérer leur informatique et ce, sans se déplacer. Nous avons, d’ailleurs, plusieurs techniciens à travers différentes wilayas du pays. Ils prennent en charge les requêtes de nos clients chez eux. D’ailleurs, nous avons lancé en octobre dernier un réseau social baptisé « Coopintech », consacré à l’entrepreneur algérien et étranger afin de leur faciliter la prise du contact pour mieux se rapprocher, discuter, débattre et s’associer, en cas éventuel. C’est un investissement financé sur notre fond propre et actuellement, nous cherchons des sponsors pour maintenir en vie ce réseau.

Samira Bourbia