PIB 400 milliards $ en 2027 : les 6 projets qui vont propulser l’Algérie vers son objectif

PIB 400 milliards $ en 2027 : les 6 projets qui vont propulser l’Algérie vers son objectif

Avec un objectif de 400 milliards de dollars de Produit Intérieur Brut (PIB) d’ici à 2027, l’Algérie affiche clairement ses ambitions de transformation économique. Le président Abdelmadjid Tebboune a donné le ton, et prévoit d’accélérer les réformes pour mettre fin à une dépendance quasi-exclusive aux hydrocarbures.

Réduction drastique des importations (passées de 60 à 40 milliards de dollars), création d’un guichet unique pour les investisseurs, suppression annoncée de l’Algex… les chantiers sont nombreux. Mais au cœur de cette mutation, un secteur demeure stratégique, celui de l’énergie. Et c’est là que l’Algérie entend faire la différence.

À l’horizon 2027, six projets énergétiques d’envergure sont appelés à jouer un rôle central dans cette montée en puissance économique. Leur point commun ? Ils misent sur l’intégration régionale, les énergies renouvelables et le positionnement géostratégique du pays. Dans les prochaines lignes, nous explorons en détails ces six projets pharaoniques.

1. Rapprocher les réseaux : l’Algérie veut électrifier ses frontières

Dans une logique de coopération régionale, l’Algérie travaille à connecter son réseau électrique national à ceux de ses voisins. En particulier la Libye, la Mauritanie, l’Égypte. Cette interconnexion vise à sécuriser l’approvisionnement énergétique de la région. Ainsi qu’à permettre un échange fluide de l’électricité, notamment l’exportation du surplus algérien.

Des études techniques et économiques sont en cours pour définir les meilleurs tracés et modalités. Cependant, le défi est double ! D’un côté, assurer la compatibilité des infrastructures et de l’autre, surmonter les fragilités sécuritaires aux frontières.

Participation du ministre Mohamed Arkab à la Conférence méditerranéenne de l’énergie – Photo : ministère de l’Énergie, des Mines et des Énergies renouvelables

2. Doubler la production gazière pour soutenir la croissance

Par ailleurs, pilier historique de l’économie algérienne, le gaz naturel reste au cœur de la stratégie nationale. L’objectif est de porter la production annuelle à 200 milliards de mètres cubes dans les cinq années à venir.

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Pour ce faire, Sonatrach intensifie l’exploration dans le sud du pays, modernise les réseaux de transport, et multiplie les partenariats internationaux. En outre, l’Europe, confrontée à une redéfinition de ses approvisionnements, constitue une cible naturelle pour ces volumes supplémentaires.

3. Faire rayonner le solaire : 30 % d’énergie renouvelable d’ici 2035

De plus, la transition énergétique est également en marche. L’Algérie entend intégrer 30 % d’énergies renouvelables dans son mix énergétique d’ici 2035. Avec un accent mis sur le solaire.

En effet, un programme ambitieux de 15 000 MW est lancé, dont une première phase de 3 200 MW répartie sur 13 wilayas. En plus de réduire la dépendance aux énergies fossiles, cette initiative vise à attirer les investisseurs dans le domaine des énergies propres et à générer des milliers d’emplois.

4. L’hydrogène vert : un pari sur l’avenir énergétique européen

L’autre vecteur de croissance n’est autre que l’hydrogène vert. L’Algérie planche sur un corridor Sud H2, destiné à acheminer jusqu’à 4 millions de tonnes de ce carburant propre vers l’Europe. En priorité, l’Allemagne, via l’Italie et l’Autriche.

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Ce projet repose sur l’exploitation des ressources renouvelables du pays. Ainsi que sur le respect des normes environnementales internationales. Des études sont en cours pour concrétiser ce chantier structurant, aux retombées économiques et géopolitiques considérables.

5. Un câble électrique sous-marin pour relier l’Algérie à l’Italie

Dans le prolongement de sa stratégie d’exportation d’électricité verte, l’Algérie projette de construire un câble sous-marin reliant ses côtes à l’Italie.

Vers la concrétisation du câble électrique sous-marin Algérie – Italie

Un protocole d’accord a été signé avec le groupe ENI, et les études de faisabilité sont en cours. Ce câble pourrait s’étendre sur plusieurs centaines de kilomètres sous la Méditerranée, positionnant le pays comme un futur fournisseur d’électricité verte pour l’Europe.

6. Le mégaprojet gazier Nigeria – Algérie : plus de 4 000 km de promesses

Peut-être le plus emblématique, le gazoduc transsaharien. Ce tube géant de 4 000 km reliera le sud du Nigeria au réseau algérien, en passant par le Niger, pour exporter jusqu’à 30 milliards de mètres cubes de gaz naturel vers l’Europe.

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Doté d’un budget de plus de 13 milliards de dollars, ce projet rencontre néanmoins des obstacles, notamment après le retrait de certains partenaires financiers. Toutefois, l’Algérie s’y accroche. Lors d’un récent sommet à Alger, les pays partenaires ont renouvelé leur engagement, et un bureau d’études a été mandaté pour relancer la faisabilité.

Réunion ministérielle du Comité du projet de gazoduc transsaharien – Photo : ministère algérien de l’Énergie

En définitive, l’Algérie ne joue pas petit bras. Elle parie sur le gaz, l’électricité verte, le soleil du désert et même l’hydrogène pour redéfinir sa place dans le monde et franchir le cap des 400 milliards de PIB d’ici 2027.