Le monde entier travaille avec Taiwan
A l’initiative du club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi), 25 entreprises venues de la «belle île» sont jusqu’au 18 novembre à Alger pour montrer leur savoir-faire et lier des partenariats afin d’investir dans le pays.
Et si on s’inspirait de l’industrie taïwanaise? Voilà la question que s’est posée il y a quelques mois le Club des entrepreneurs et industriels de la Mitidja (Ceimi). Connu et reconnu à travers le monde pour son savoir-faire qui allie la formule tant convoitée de la qualité-prix, les hommes d’affaires de la Mitidja ont donc décidé de prendre le taureau par les cornes et ouvrir la piste taiwanaise. Ils ont donc pris contact avec leurs homologues taiwanais pour voir les possibilités qui pouvaient s’ouvrir. «On s’est donc rendu il y a trois semaines à Taïwan pour voir de visu ce savoir-faire en matière d’industrie et prendre contact avec les entreprises qui conviendrait à la demande du marché algérien», révèle Ammour Fethi, trésorier et membre fondateur du Ceimi. «Sur place on a été stupéfaits par l’expérience taïwanaise mais surtout par le fait que nos relations économiques étaient quasivierges. Alors que le monde entier, même de petits pays africains travaillent avec Taïwan», ajoute-t-il en avouant que sur place ils avaient trouvé ce qu’ils étaient venus chercher. «Il nous ont proposé des investissements avec transferts de technologie. C’est ce qui nous intéresse», soutient-il. «C’est vrai qu’on aurait pu trouver les mêmes avantages avec les Chinois mais la qualité laisse à désirer. La qualité japonaise est-elle supérieure, mais pas à la portée du pouvoir d’achat des Algériens. Par contre, Taïwan propose la qualité moyenne de gamme supérieure avec des prix très attractifs», poursuit-il. Après ce fructueux voyage, les hommes d’affaires de la Mitidja ont vite décidé de passer à l’action. En collaboration avec la Taitra Algérie, un bureau de liaison commercial taiwanais, ils ont invité les entreprises qui avaient attiré leur attention à participer à un Forum d’affaires algéro-taiwanais, du 14 au 18 du mois en cours. 25 entreprises taiwanaises ont donc débarqué samedi dernier à Alger, avec des projets d’investissements très sérieux dans leurs bagages. Ils ont exposé, hier à l’hôtel Hilton d’Alger, des échantillons de produits qu’ils estiment pouvoir aisément fabriquer en Algérie. Des «workshops» et des séances «be to be» ont eu lieu entre les représentants de ces entreprises et des hommes d’affaires algériens, venus de tout le pays et pas seulement membres du Ceimi. La sous-traitance automobile s’est taillée la part du lion. «L’Algérie a lancé de grands projets dans l’industrie automobile. Mais toute la pièce détaché vient de l’extérieur. La création de la sous-traitance industrielle dans le domaine de l’automobile s’impose de facto», a encore souligné Ammour Fethi qui insiste pour montrer que beaucoup de grandes marques automobiles mondiales fabriquent leurs pièces détachées à Taïwan.
Néanmoins, la spécialité taïwanaise, qui est le pays d’entre autres Asus, BenQ, D-Link ou Gigabiyte, était présente. Ce n’était pas que des grandes entreprises qui étaient là, mais des entreprises qui sous-traitent avec elle, c’est-à-dire à la mesure des ambitions algériennes afin de ne pas se casser les dents, comme ce fut le cas avec de gigantesques projets d’investissement, qui se sont avérés des montagnes qui ont accouché de souris. L’industrie du plastique était aussi représentée avec des entreprises spécialisées dans la transformations du plastique et qui peuvent se greffer sur n’importe quelle autre industrie. Il y avait même une entreprise spécialisée dans la fabrication d’instruments de musique. Une piste jusque-là jamais explorée. Ce forum qui a attiré beaucoup de monde a donc de grandes ambitions pour créer une véritable industrie de sous-traitance dans le pays. Et ce projet n’est pas du… «Taïwan».