Pièces détachées en Algérie : Pénurie, flambée des prix, importations… Ce qui change en 2025

Pièces détachées en Algérie : Pénurie, flambée des prix, importations… Ce qui change en 2025

Les services du ministère du Commerce extérieur et de la Promotion des exportations ont officiellement commencé, ces derniers jours, à accorder des licences de domiciliation bancaire aux importateurs de pièces détachées, après l’étude des dossiers déposés auprès l’Agence Nationale de Promotion du Commerce Extérieur (ALGEX) et le paiement des factures d’importation. Cette démarche permet l’arrivée des premières cargaisons domiciliées depuis le mois de janvier dernier, dans un délai maximal de 45 jours.

Cette décision intervient parallèlement aux statistiques publiées par le ministère du Commerce en collaboration avec les opérateurs économiques en décembre dernier, indiquant que le stock national couvre 45 % de la demande. Pour porter ce taux à plus de 70 %, des quantités supplémentaires doivent être importées de Chine et d’Europe, tout en s’appuyant sur une production locale assurée par cinq usines actives dans le secteur, en attendant le lancement de nouvelles unités.

Cette situation rejoint les déclarations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, lors du Conseil des ministres, affirmant que « L’importation de produits comme les pièces de rechange est toujours ouverte et n’a fait l’objet d’aucune décision l’interdisant ».

Dans ce contexte, Said Mansour, directeur général d’EMSG et membre du Club Economique, a révélé dans une déclaration à Echorouk que l’Agence nationale de promotion du commerce extérieur (ALGEX) a commencé à répondre aux demandes des opérateurs économiques importateurs de pièces détachées, en accordant plusieurs licences ces dernières heures. Il a confirmé que les conteneurs arriveront dans un délai maximal de 45 jours, certains étant attendus dès le mois de mars prochain.

Pénurie de pièces détachées : l’Algérie mise sur la production locale

Mansour a expliqué que cette étape fait suite au dépôt, par les importateurs et opérateurs actifs dans le domaine, d’un état des lieux de leurs stocks nationaux de pièces détachées auprès des services du ministère du Commerce, ainsi qu’au paiement des factures d’importation via ALGEX.

Fin décembre dernier, le stock national ne couvrait que 45 % des besoins du marché, mais les importations en cours devraient permettre de couvrir plus de 70 % de la demande, en plus de la production locale assurée par cinq fabricants, en attendant l’entrée prochaine de nouveaux opérateurs dans le domaine de la fabrication.

Le président du Club économique a également indiqué que ces pièces sont importées principalement de Chine, premier fabricant mondial de pièces détachées, avec un délai d’acheminement de 45 jours pour les conteneurs.

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D’autres importations proviennent de France, d’Espagne, d’Italie et d’Allemagne, où le processus prend moins d’un mois pour les conteneurs en provenance d’Europe, à condition que les pièces soient prêtes à être expédiées.

Mansour s’attend à un début d’amélioration de la situation des pièces détachées dès le mois prochain, avec une baisse des prix par rapport aux tarifs actuels. Il a salué les déclarations du président Tebboune lors du Conseil des ministres, réaffirmant que l’importation de pièces détachées se poursuit sans interruption.

Il a également insisté sur l’orientation des opérateurs économiques vers la production locale, tout en soulignant que le parc national de véhicules reste fortement dépendant des importations de pièces, notamment les plaquettes de frein, les filtres et certains types d’huiles qui ne peuvent être stockés plus de six mois. Contrairement à d’autres pièces plus spécialisées et moins sensibles, qui peuvent être stockées jusqu’à deux ans sans risque de détérioration.

Mansour a averti que la pénurie de pièces à consommation rapide et fréquente pourrait entraîner une augmentation des accidents de la route, ce qui impose une importation continue jusqu’à ce que les besoins du marché national soient entièrement satisfaits.

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Il a également appelé à distinguer entre la production de pièces détachées dans le cadre de l’industrie automobile, où certains opérateurs détiennent des certificats de conformité et collaborent avec le groupe Stellantis et d’autres usines prévues pour une production future, et les usines de pièces détachées destinées à approvisionner le parc national, visant à permettre aux propriétaires de véhicules de trouver les pièces nécessaires.

Enfin, Mansour a souligné la nécessité de faciliter l’importation de pièces détachées pour les bus et les camions lourds, dont les pannes sont souvent à l’origine d’accidents de la route, exigeant un approvisionnement constant du marché national en ces pièces.

60 % d’importateurs en moins :  l’industrie se tourne vers la production locale

Mansour a également évoqué une baisse de 60 % du nombre d’importateurs de pièces détachées ces dernières années, précisant que de nombreux importateurs se sont lancés dans la fabrication, tandis que d’autres prévoient de le faire prochainement, que ce soit pour produire des pièces OEM (Original Equipment Manufacturer Parts – fabricant d’équipement d’origine) ou OE (Original Equipment – équipement d’origine) compatibles avec les usines d’assemblage, ou même des pièces détachées adaptables pour répondre aux besoins du parc national de véhicules dans le cadre des services après-vente.

Il a confirmé que le salon « Equip Auto », dédié aux services après-vente pour les véhicules, qui se tiendra au Palais des Expositions à partir du 17 février, permettra d’étudier les déséquilibres du secteur des pièces détachées et d’identifier les points positifs et négatifs.

Enfin, un nouveau projet de production de pièces détachées, notamment de plaquettes de frein et de filtres pour voitures et motos, est attendu d’ici fin 2025. Situé à Ksar El Boukhari dans la wilaya de Médéa, ce projet est porté par un opérateur algérien en partenariat avec des associés chinois et allemands pour le transfert de technologie et d’expertise.

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La production annuelle prévue est de 5 174 400 unités de plaquettes de frein pour voitures, 844 800 unités pour motos, et 1 320 000 unités de filtres de différents types.