Après une longue attente qui a duré 55 ans, Pierre Audin, fils du militant anticolonial Maurice Audin, assassiné en 1957 durant la guerre de libération nationale par les soldats de l’armée française, a obtenu son passeport algérien.
En effet, le fils de Maurice Audin, Pierre, obtient enfin son passeport algérien à la suite d’une longue attente, alors même qu’il est algérien. En effet, la nouvelle a été communiquée à travers un tweet publié par le militant algérien et cofondateur du Rassemblement Action Jeunesse, Addad Hakim, avec une photo de Pierre arborant fièrement son nouveau passeport vert, laissant apparaître un franc sourire.
Il accompagne la photo par un rappel des origines de Pierre Audin, évoquant ses parents morts, notamment son père assassiné en 1957 alors qu’il défendait la cause algérienne : « Pierre Audin, fils de Josette, décédée algérienne et Maurice, mort en martyr pour l’indépendance de l’Algérie, a enfin obtenu son passeport algérien après plus de 55 ans d’attente, lui qui est algérien depuis… 1963. Mabrouuuuuuuuk Pierre. Notre Algérie plurielle, je t’aime. »
Pierre Audin a choisi de prendre la même direction professionnelle que son père, à savoir être professeur de mathématiques jusqu’à sa retraite il y a quelques années, et tout comme son père Maurice, il ressent la même attache pour l’Algérie.
Qui est Maurice Audin, cet homme qui s’est sacrifié pour l’indépendance de l’Algérie ?
Dans une interview accordée au média français TV5 MONDE, Pierre Audin revient sur le parcours de son père, ce militant de l’indépendance algérienne torturé et exécuté par des militaires français à Alger en 1957.
En effet, il y explique que son père était maître assistant au sein la faculté des sciences de l’Université d’Alger en mathématiques, mais aussi un fervent militant anticolonial. Son rôle était très important et consistait essentiellement à héberger, voire trouver un hébergement aux clandestins en plus de gérer le journal du parti communiste, le très réputé “Liberté”.
Il souligne que ses parents se considéraient comme algériens, et “ne supportaient pas le colonialisme et toute ce que ça engendrait comme impact sur la population algérienne.”
Pour rappel, Emmanuel Macron, le président de la République française, avait reconnu en 2018 que le militant était « mort sous la torture du fait du système institué alors en Algérie par la France », et avait demandé pardon à Josette Audin, la veuve de Maurice.