Plan de développement 2010-2014 : La dépense publique devra pousser la diversification de l’économie

Plan de développement 2010-2014 : La dépense publique devra pousser la diversification de l’économie

Le plan de développement 2010-2014, de 286 milliards de dollars, adopté, lundi dernier, par le Conseil des ministres, dédié à la poursuite du processus de développement économique national, avec, comme objectif, le renforcement des capacités productives des économies hors hydrocarbures, ne peut passer sans incidence sur le marché de l’emploi.

Si l’enveloppe de 350 milliards de dinars est consacrée à l’accompagnement des diplômés dans le cadre de la réalisation de ce plan Marshall notamment, quand il s’agit de la réalisation d’infrastructures de base, son impact sur le marché de travail ne sera qu’insignifiant à long terme, car il ne sera pas en mesure d’apporter des emplois permanents.

En revanche, booster la création de microentreprises dans le cadre de ce plan est plus bénéfique si l’on se tient au leitmotiv d’accorder la préférence pour les entreprises nationales.

De l’avis du politologue et économiste, M. Salah Mouhoubi, la création de 3 millions d’emplois, à l’horizon 2014, ne doit pas être une priorité, mais plutôt l’ assainissement de la situation de blocage que connaît le tissu des PME-PMI.  » La lutte contre le chômage n’est pas une priorité. Si le taux de chômage se maintient autour des 10 ou 12%, il ne devrait pas constituer un problème.

Il faut, en revanche, penser à développer une économie hors hydrocarbures dans le sillage de ce plan d’investissement « , a-t-il dit, en insistant sur la création de 200.000 PME-PMI d’ici 2014.  » Mais pas seulement la création, il faut qu’elles s’adaptent aux besoins du parachèvement de ce grand projet d’investissement et audelà.

Et cela relève de la tâche des pouvoirs publics, de prendre les mesures nécessaires pour orienter ces entreprises vers les secteurs productifs », précise M. Mouhoubi, qui s’est exprimé, hier, sur les ondes de la Chaîne III de la Radio nationale.

Selon lui, le nombre de PME algériennes, qui avoisinerait, les 300.000, est disproportionné par rapport à la politique de diversification économique prônée par le gouvernement, notamment lorsque 97% d’entres elles sont de petites entreprises. Pour le politologue, la directive du président de la République d’accorder la préférence aux entreprises nationales dans l’octroi du projet d’investissement, illustre bien la priorité à donner au développement du tissu des PME.

Ainsi, l’implication des entreprises nationales dans la réalisation de ce gigantesque plan d’investissement devra booster l’offre d’emplois permanents dans les secteurs clés qui sont, entre autres, l’industrie, les services, l’agriculture et le tourisme, auxquels une enveloppe importante est allouée.

En revanche, les investissements consacrés à la réalisation d’infrastructures de base, c’est la maintenance qui pourrait créer des postes d’emplois permanents. Reconnaissant le nombre infime d’entreprises nationales pouvant relever le défi de réaliser le plan quinquennal, M. Mouhoubi estime que ces dernières, notamment les entreprises publiques économiques EPE, peuvent rivaliser avec les entreprises étrangères dans leurs secteurs respectifs.

De plus, la sous-traitance qui en résulterait au profit des PME-PMI algériennes ne peut qu’être bénéfique à l’économie nationale. En outre, la fusion des ministères des PME et celui de l’Industrie et de la Promotion des investissements en un seul département, a été salué par le politologue qui reconnaît, toutefois que c’est une lourde tâche pour le nouveau ministre.

 » Je pense que la création de ce méga ministère va apporter de la cohérence dans le traitement de certains dossiers tels que le dossier de la mise à niveau des entreprises, qui a été, pendant si longtemps, prisonnier de la rivalité entre le ministère de l’Industrie et celui des PME « , a estimé le politologue.

Ferhat Y.