H. S.

Cet important pan de la carte d’Oran, notamment en termes de position géographique, était l’un des dossiers principaux de l’ordre du jour d’une récente réunion de coordination consacrée au secteur de l’habitat et présidée par le wali d’Oran. Avec comme double thème corrélé dans ce cas d’espèce: la résorption de l’habitat précaire et la récupération de réserves foncières en vue de leur ré-urbanisation. Procéder par étape. Aménager par partie. C’est la démarche arrêtée donc pour ré-urbaniser, restructurer et revitaliser le site des Planteurs. Passer à l’action, doucement et modérément, et ne pas attendre l’hypothétique éradication intégrale du bidonville. Les éléments se juxtaposeront, les pièces s’emboîteront les unes dans les autres, donnant corps au POS au fur et à mesure. Peu à peu, on y voit donc un peu plus clair.
Des logements LPA aux planteurs pour passer du vœu à l’acte
Plus facile à dire qu’à faire quand on sait qu’une grande partie de ce territoire relève du domaine forestier. Néanmoins, l’Agence foncière connaît si bien ce dossier pour avoir été l’un des organismes, aux côtés de l’OPGI notamment, ayant diligenté une enquête minutieuse sur la nature juridique et les différentes contraintes éventuelles de chaque parcelle de ce site, et ce sur ordre du wali, et de ce fait on peut supposer que ce promoteur public a une idée précise sur l’endroit où il suggère de planter son 5ème paquet LPA. Ce petit détail étant dit, il est intéressant de revenir à l’interview accordée par le wali au Quotidien d’Oran (voir notre édition du 2 janvier 2018) pour mieux comprendre le contexte et la problématique liés à ce dossier. «Dès mon arrivée à Oran, j’ai chargé l’Agence foncière et l’OPGI de mener une étude au sujet des terrains pouvant être récupérés après les démolitions. J’ai en effet requis cette étude car la meilleure façon d’occuper ces assiettes, c’est de les restructurer et les aménager. Je suis très sceptique à l’idée d’un reboisement du site après sa débidonvillisation.
Faire ce qu’on peut faire
«L’option des trois P, le partenariat public-privé, est une sérieuse option. Je suis en train de prospecter une solution de PPP dans le cadre du vieux bâti. La clé du voûte est la suivante : vous avez un vieil immeuble. Vous ramenez un promoteur et vous lui dites : tenez, je mets à votre disposition cette bâtisse. Vous prenez en charge les 4 ou 5 ménages qui y habitent et au lieu de 4 étages, je vous autorise à aller sur 12. Il y a un calcul à faire évidement par le promoteur. Mais je crois que c’est une transaction gagnant-gagnant. Tout le monde y trouve son compte. Voilà une manière de reconquérir le terrain. Il y a deux actions qui peuvent restructurer le vieux bâti : l’action du temps ou l’action de l’homme. On est entre les deux. Mais de là à dire qu’on va s’y attaquer de façon énergique, ce seraient des propos vaniteux», avait encore indiqué le wali.
200 ha dont 3/4 à urbaniser et un 1/4 à sauvegarder
«Reboiser tout le terrain récupéré, ce serait un sinistre retour à la case départ, puisque ce faisant, nous mettrons en place de nos propres mains les conditions favorables à une résurgence du phénomène baraquement. L’idée c’est de restructurer ce secteur, de le ré-urbaniser spécifiquement, tout en respectant ses caractéristiques, ses singularités, dont en prime son entourage immédiat par Sidi El-Houari», avait affirmé par ailleurs le wali, en marge d’une «énième» opération de relogement ciblant un pan de ce site d’habitats précaires. Le wali se voulait pragmatique, loin de l’idéalisme des adeptes de l’écologisme et de la ville verte ainsi que du passéisme des nostalgiques qui se souviennent encore et toujours des jardins et des sources d’eau douce du ravin de Ras El-Aïn, lequel élément structurait jadis une logique d’aménagement basée sur l’activité majeure d’exploitation terrienne, assortie d’activités liées aux moulins, lavoirs et fontaines qui ponctuaient le rythme des pratiques sociales dans le temps et l’espace. Réalisée par le BET Buvor, l’étude du POS qui a été approuvée en 2001, prévoit surtout de meubler les trois quarts de ce périmètre s’étendant sur 203 ha en habitats collectifs et équipements publics, d’aménager un terrain à boiser ainsi que quelques espaces verts et aires de détente et de loisirs, tout en sauvegardant une parcelle de 51 ha, entre patrimoine historique et site naturel.