Par Mohamed Kabci
L’appel de députés indépendants et non inscrits pour une plénière de l’Assemblée populaire nationale à dédier exclusivement au mouvement populaire en cours dans le pays depuis le 22 février ne trouve oreille attentive chez l’opposition parlementaire.
M. Kebci – Alger (Le Soir) – Les groupes parlementaires des députés indépendants et non inscrits, ont appelé, dimanche dernier, le président de l’Assemblée populaire nationale, Mouad Bouchareb, à convoquer une plénière extraordinaire pour «examiner la conjoncture actuelle et prendre les mesures adéquates qui répondent aux aspirations du peuple». «Vu le mouvement populaire de grande envergure que connaît notre pays et en notre qualité de représentants du peuple, appelés à soulever ses préoccupations et ses revendications, nous vous demandons de convoquer une séance extraordinaire pour examiner la conjoncture actuelle, élaborer un communiqué et prendre les mesures adéquates, en vertu des prérogatives que nous confère la loi, des mesures qui soient à la hauteur des aspirations de notre peuple et de l’avenir de notre pays, la séance devant être diffusée en direct sur les chaînes de télévision publiques et privées», précise un communiqué conjoint des deux groupes parlementaires.
Si elle peut susciter l’approbation de leurs pairs de la majorité présidentielle, quand bien même aucun d’eux n’a daigné émettre le moindre avis, cette démarche ne «risque» pas d’avoir l’assentiment des députés de l’opposition.
«Chiche, que ces députés qui appellent à cette plénière extraordinaire aient le courage de descendre en groupe lors des manifestations populaires du vendredi !», affirmait, hier mardi, Lakhdar Benkhellaf. Pour le député et vice-président du FJD (Front pour la justice et le développement), cette initiative «n’a aucun sens puisqu’il s’agira d’un débat à huis clos au sein d’une institution illégitime».
Et à notre interlocuteur de «rafraîchir» la mémoire de ses pairs députés indépendants et non inscrits que l’opposition réclame dans sa quasi-totalité, en accompagnement des mots d’ordre des millions de manifestants qui descendent dans la rue depuis le 22 février dernier, la dissolution des deux Chambres du Parlement. Pour sa part, Ramdhane-Youcef Taâzibt ira plus loin dans sa diatribe contre les promoteurs d’une plénière extraordinaire.
«C’est comme vouloir insuffler de la vie à un corps mort», assène le député et membre du bureau politique du PT (Parti des travailleurs).» Et de poursuivre : «Au moment où le peuple réclame le départ du système dont l’APN issue de surcroît d’une fraude généralisée et du mélange de l’argent sale avec le politique avec un taux d’abstention record, ces députés vont à contre-courant. Qu’ils sachent que cette Assemblée fait partie de la crise et ne peut, donc, faire partie de la solution».
Pour rappel, aussi bien le FFS, le RCD, le PT que le MSP, l’Alliance FJD-Binaa-Nahda réclament la dissolution du Parlement dans ses deux Chambres (APN et Sénat), ceci au moment où les députés du FFS et du RCD ont carrément gelé leurs activités.
M. K.