Le projet de loi de Finances a été adopté cet après midi à la majorité à l’assemblée nationale populaire (APN). La séance du vote a été boycottée par les députés du FFS et El Adala, alors que le parti des travailleurs a préféré rester et voter contre le projet.
C’est dans une séance plutôt calme que les députés de la majorité ont voté la loi de Finances pour l’année prochaine. Sur les 65 amendements proposés par les députés lors des débats, la commission n’en a accepté que douze, les autres propositions ayant été toutes refusées lors de la séance du vote.
Les partis d’opposition ont tous rejeté le texte. Le Parti des travailleurs a décidé de dire « non » au projet et brandi des pancartes avec leurs homologues de l’opposition d’El Adala et l’alliance d’Algérie verte à travers lesquelles ils ont dénoncé les mesures «restrictives», et accusé le gouvernement de vouloir « appauvrir le peuple » par ce texte. Quant aux élus de l’AAV, ils ont carrément quitté la séance du vote après que l’assemblée ait rejeté leurs amendements qui prévoient la diminution des salaires des hauts cadres de l’Etat.
Les contestataires récidivent
Le FFS qui a choisi de boycotter la séance du vote a considéré qu’à travers ce projet «le gouvernement a décidé de faire payer les Algériens et d’épargner les barons.» Dans une déclaration rendue publique, le FFS s’étonne du fait que «le gouvernement ait préféré s’attaquer au pouvoir d’achat des Algériens qui est déjà fragilisé, au lieu d’aller chercher les milliards détournés dans la surfacturation, les transferts illégaux de devises».
Même position au parti El Adala, qui a lui aussi de boycotter la séance de vote considérant que cette loi est «sévère et impose une politique fiscale très dure pour les citoyens ». De ce fait, le pouvoir d’achat des citoyens risque d’être touché d’une manière très sérieuse, ce qui peu provoquer la fronde du front social durant l’année prochaine.
Comme l’année dernière, les élus de l’opposition ont improvisé une marche dans les coulisses de l’hémicycle, sans franchir le seuil de la bâtisse, brandissant des affichettes sur lesquelles on pouvait lire : «Loi de finances, une guerre sociale contre la majorité», «égalité de tous devant l’impôt», «instauration de l’impôt sur la fortune»
Le projet de loi a été élaboré dans une situation économique caractérisée par une baisse drastique des revenus des hydrocarbures, et est basé sur un prix de référence du pétrole de 50 dollars. Il prévoit des recettes fiscales de l’ordre de 5635,5 milliards de dinars et des dépenses de 6883, 2 milliards de dinars. Soit un déficit budgétaire de l’ordre de 941, 7 milliards de dinars. S’agissant de la balance de paiement, celle-ci est prévue qu’elle connaisse un déficit de 11, 2 milliards de dollars.
Pour remédier a cette situation délicate, la loi en question a prévu plusieurs augmentations de taxes, a l’instar de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) qui est porté de 17% à 19% pour le taux normal et de 7% à 9% pour le taux réduit. Ajouter à cela le siphonage du Fonds de régulation des recettes afin de combler le déficit budgétaire.