L’Ordre des avocats d’Alger a décidé de recourir de nouveau au mouvement de protestation pour dénoncer la situation « très dangereuse » que traverse leur métier ces derniers temps, et « leur noble mission dans la défense des droits et les libertés ».
L’Organisation des avocats du bâtonnat d’Alger a donc décidé de « boycotter complètement le travail judiciaire au niveau de la Cour d’Alger ainsi que les institutions judiciaires qui lui sont affiliées dont les établissements pénitentiaires, mais à l’exception des délais ».
Ce mouvement de protestation interviendra le jeudi 25 et le dimanche 28 novembre en cours, précise le communiqué rendu public à l’issue d’une réunion d’urgence tenue hier mardi 23 novembre 2021, pour débattre des derniers événements.
Selon le communiqué signé par Me Abdelmadjid Sellini, en sa qualité du bâtonnier d’Alger, « un sit-in sera également organisé le jeudi 25 novembre au niveau du palais de la Justice Abbane Ramdane à partir de 10 h 00 ».
Le mouvement de protestation des avocats de l’Ordre d’Alger ne s’arrête pas là, puisqu’une « marche en robes noires sera également observée le dimanche prochain à partir de la Cour suprême jusqu’au palais de la justice ».
Le bâtonnat prévoit également un « boycott ouvert » du tribunal criminel et « toute sorte d’aide judiciaire ». Le samedi prochain, une autre réunion sera tenue afin de prendre de nouvelles décisions.
Ce que revendiquent les avocats
Selon le communiqué, « la profession des avocats traverse ces derniers temps des situations extrêmement dangereuses qui menacent son existence et sa noble mission de défense des droits et libertés ».
L’Ordre dénonce ainsi « une volonté visant l’indépendance de la profession ». Les avocats dénoncent également « l’article 24 de la loi 07-13 portant l’organisation de la profession d’avocat, qui est la première affaire qui sera abordée par la Cour constitutionnelle ». Selon eux, cet article est anticonstitutionnel.
Le même communiqué indique également que les avocats du barreau d’Alger protestent contre le vote du projet de la loi des finances 2022 qui « a égalisé l’avocat au commerçant et l’industriel sans prendre en compte la contribution des avocats dans le bon déroulement de la Justice ».