Liée à la pauvreté, la sous-alimentation, l’exode rural, la déficience du système immunitaire et le manque d’hygiène, la tuberculose inquiète toujours les services de santé. La tuberculose, une maladie contagieuse pouvant toucher de nombreux organes, continue de faire des ravages.
Depuis le début de l’année, plus de 1.400 cas de tuberculose ont été déclarés à Oran. Une moyenne de cinq cas de tuberculose est enregistrée quotidiennement par les services de la santé à Oran. La consommation du narguilé serait aussi parmi les causes du retour en force de la tuberculose. Le tiers des nouveaux cas de tuberculose recensés, ces derniers mois à Oran, serait directement lié à la consommation de la «chicha». Cette maladie touche en moyenne plus de 1.000 personnes par an, uniquement à Oran. Car il y a aussi des malades qui ne suivent pas leur traitement. Une seule personne atteinte de la tuberculose peut contaminer 15 autres personnes. Le taux d’incidence et de prévalence de cette maladie dans la wilaya d’Oran reste au dessus de la moyenne nationale. La wilaya d’Oran est classée au deuxième rang des wilayas les plus touchées en Algérie par la tuberculose en raison de l’extension anarchique des zones urbaines. D’autre part, les tuberculoses extra pulmonaires représentent désormais le tiers des cas de tuberculose déclarés. Le diagnostic de ces pathologies nécessite des moyens d’explorations biologiques et bactériologiques pour effectuer des biopsies (prélèvement et analyse d’un échantillon de tissu vivant). Il y a aussi la propagation de nouvelles souches multi résistantes au traitement classique. 1 568 cas déclarés de tuberculose en 2014 ont été signalés contre 1 489 cas en 2013, soit une augmentation de 5,3%. Toutefois, une nette baisse de 50% de la tuberculose de 2009 à 2014 a été enregistrée, grâce au renforcement des moyens de prévention. Néanmoins, ce recul du taux global d’incidences ne semble aucunement satisfaire les autorités sanitaires, en raison de la propagation de nouvelles souches multi résistantes au traitement classique. Les autorités sanitaires assistent à une progression des cas de tuberculose qui résistent aux traitements standards. La tuberculose multirésistante est une forme particulièrement dangereuse de cette maladie. Elle est due à des bacilles capables de résister aux deux antibiotiques majeurs utilisés sur les quatre existants. Pour soigner les personnes atteintes par ces souches résistantes, les médecins n’ont pour choix qu’un régime de deuxième ligne de 8 mois qui associe des médicaments puissants peu tolérés par l’organisme, avec des effets secondaires difficilement supportés par les malades. Les couches démunies et les habitants des bidonvilles restent les plus touchés par ces formes résistantes de cette maladie en raison de nombreux facteurs et en particulier l’interruption du traitement, l’absence de prise en charge adéquate des personnes contaminées et le Sida. Un sidéen a cinquante fois plus de risque de développer une tuberculose active, précise-t-on. Pour prévenir la multiplication des cas de tuberculose, la direction de la santé et de la population de la wilaya d’Oran a mis en place, cette année, un nouveau service de contrôle et de lutte contre la tuberculose et les maladies respiratoires. Cette unité a été ouverte il y a quelques mois au niveau de la polyclinique Bendaoud au quartier Medina Jdida, secteur urbain Sidi El Bachir (ex-Plateau).
Encadrée par des biologistes et des spécialistes en pneumologie et en maladies respiratoires, l’ouverture de cette unité entre dans le cadre du programme de lutte contre la tuberculose et le renforcement des moyens pour réduire le taux d’incidence. Les principaux foyers de propagation de la tuberculose sont Es Sénia, Aïn El Beida, El Hassi et Sidi Chami.