La présidente du Croissant-Rouge algérien (CRA), Mme Saïda Benhabylès, a qualifié hier le couffin alimentaire distribué aux familles et personnes nécessiteuses durant le mois sacré de Ramadhan d’un «des actes hérités du colonialisme français».
Intervenant sur les ondes de la Chaîne III de la radio nationale, Saïda Benhabylès a rappelé son opposition à l’aide aux familles et personnes démunies, désignée sous le nom de «Couffin du Ramadhan». Elle a indiqué à ce propos que plus de 1,7 million de personnes nécessiteuses en bénéficieront. Elle a considéré à cet effet que cette action relève plus de la «charité» que d’un sentiment de solidarité.
«Cela me rappelle, a-t-elle expliqué, la période de l’indigénat durant la colonisation». Elle a confié qu’elle regrette que les valeurs ancestrales de solidarité aient fini par laisser place à «l’assistanat». Bien que le terme de «couffin» ait été, cette année, remplacé par celui de «colis», la présidente du CRA a affiché sa préférence à la remise d’une aide financière aux familles nécessiteuses, «afin qu’elles puissent choisir par elles-mêmes ce dont elles ont le plus besoin».
Mme Benhabylès n’a pas manqué de critiquer les conditions dans lesquelles sont habituellement distribuées ces aides, allant jusqu’à affirmer «qu’elles ne ciblent pas toujours les personnes qui en ont le plus besoin, profitant, souvent, à des personnes nanties et sans scrupules».
Elle suggère la constitution d’un fichier national des familles désavantagées et la création d’un Comité national chargé de les répartir «dans la transparence» par le biais de représentants de la société civile (notables, associations et imams) pour éviter la déperdition de pas moins 8 milliards de dinars consacrés chaque année à cette opération.
Mme Benhabylès a signalé également que l’aide apportée par son organisme est une «contribution à laquelle participent de nombreux donateurs privés dont des commerçants», et se fait de façon permanente par le biais de bénévoles. Elle a précisé que celle-ci est également destinée autant aux migrants qu’aux réfugiés.
Elle a noté, par ailleurs, que cette année encore, des restaurants du CRA seront ouverts aux nécessiteux durant tout le mois de Ramadhan, pointant une nouvelle fois du doigt des «pique- assiette» nantis qui viennent s’y alimenter.
F. H.